Chronique. Deux femmes, deux démarches, un même constat. D’un côté, Virginie Calmels, première adjointe d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, assez ambitieuse pour avoir choisi, à l’automne 2017, de soutenir Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains (LR), en échange d’un titre de vice-présidente du parti. Neuf mois plus tard, elle découvre que c’était un marché de dupes, rue dans les brancards, constate non sans naïveté que M. Wauquiez « veut imposer sa seule ligne », aux antipodes du libéralisme européen qu’elle défend. Dimanche 17 juin, elle a été limogée sans ménagement de sa vice-présidence.
De l’autre côté, Valérie Pécresse, ancienne ministre, présidente de la région Ile-de-France, tout aussi ambitieuse mais beaucoup plus entreprenante et charpentée. Contrairement à d’autres, comme son homologue des Hauts-de-France Xavier Bertrand, elle n’a pas quitté le parti, mais elle y construit méthodiquement sa « sensibilité » – Libres ! – pour faire entendre sa différence.
Lundi 18 juin, deux semaines avant un conseil national de LR sur le sujet, elle a présenté sa propre conception de l’Europe. Et il s’agit d’une critique en règle de l’orientation du président Wauquiez : « Ceux qui sont aujourd’hui eurosceptiques se trompent », tranche-t-elle, car « le projet européen est vital pour notre souveraineté… face à Trump, la Chine, Poutine ».
Quant à vouloir réorganiser l’Union européenne (UE) autour d’un « noyau dur » et de « cercles concentriques », comme le préconise le président de LR, non seulement ce « n’est pas réaliste », mais c’est rétrécir le projet européen jusqu’à le « détruire ». Valérie Pécresse n’est pas moins sévère sur les orientations du président de la République : « Je ne suis pas pour une Europe fédérale. D’ailleurs nos peuples n’en veulent pas. »
Sûr de lui jusqu’à la surditéAussi différents soient-ils,...
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