L'association de protection animale L214 a publié jeudi une nouvelle vidéo choc. Cette fois, les images ne sont pas tournées dans un abattoir mais dans un élevage intensif de porcs, situé à Pouldreuzic en Bretagne. Celles-ci montrent des cochons vivant dans un environnement «répugnant» selon un communiqué de l'association qui précise que «l'élevage est de toute évidence hors de contrôle des services vétérinaires du Finistère». L214 a par ailleurs porté plainte devant le tribunal de grande instance de Quimper pour maltraitance animale. Elle a lancé une pétition sur son site pour demander la fermeture immédiate de l'élevage.
Dans la vidéo tournée en janvier dernier dans l'EARL de Trégonguen, les porcs vivent dans des enclos où gisent des cadavres de porcelets et de cochons de taille adulte. Les images révèlent également des ossements de bêtes qui se sont décomposées au milieu de l'élevage. «On voit une truie qui est morte depuis plusieurs jours, il y a des toiles d'araignées partout dans les couloirs, des médicaments, dont des antibiotiques, qui traînent un peu partout. L'hygiène est vraiment catastrophique», explique au Figaro Sébastien Arsac, porte-parole de l'association. Selon lui, c'est un élevage comme il en existe beaucoup. «Les porcs sont élevés sans voir la lumière du jour, leur alimentation est automatisée. Ça montre que l'éleveur est totalement dépassé. Certains animaux ont également la queue sectionnée», reprend-il.
Un contrôle en mai 2016
Pour Paul Auffrey, éleveur de porcs et président de la Fédération nationale porcine (FNP), ce «vidéo montage» est utilisé pour jeter le discrédit sur la profession. «Couper la queue, c'est fait sur tous les cochons d'élevage pour éviter les mutilations animales. Ces images ne reflètent pas la réalité. La plupart des élevages français sont propres, bien éclairés. Là, c'est filmé de nuit. C'est certain que ça donne une impression lugubre. Il ne faut pas se voiler la face: les animaux morts dans les élevages, ça existe, c'est naturel. Il y a 10 à 15% d'une portée qui meurent. Entre le moment où l'on quitte le bâtiment le soir à 18 heures et le lendemain matin, il peut y avoir des décès, c'est logique», précise-t-il au Figaro.
Selon Hélène Gateau, vétérinaire à laquelle l'association L214 a montré les images, «ce sont des conditions sanitaires extrêmes et inadmissibles. Ici le risque de transmission de dangers ayant un impact sur la santé animale, mais aussi sur la santé humaine, est maximal.»et qui commercialise 1 700 000 porcs par an.