L’AFPA en panne, neuf mois après l’annonce d’un plan social

Politique

La justice a suspendu fin juin un projet de réorganisation de l’organisme public de formation professionnelle. La direction assure que les premiers « départs volontaires » interviendront à partir du dernier trimestre 2019.

Fermera ? Fermera pas ? Depuis presque dix mois, Carima Mahaoui et ses collègues sont plongés dans l’expectative. Ils travaillent à quelques kilomètres d’Agen, dans un centre de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) implanté à Foulayronnes (Lot-et-Garonne). Ce site, qui, d’après Mme Mahaoui, emploie environ une vingtaine de personnes, était voué à disparaître, tout comme 37 autres structures sur les 208 intégrées dans le réseau de l’AFPA, principal opérateur public du monde de la formation.

Les actes de décès avaient été prononcés le 18 octobre 2018, lors de la présentation d’un vaste projet « de transformation » prévoyant 1 541 suppressions de postes en CDI (sur près de 6 500, à la fin mai 2018). Un plan social de très grande ampleur destiné à redresser un géant du secteur, plombé par de lourdes pertes (un peu plus de 720 millions d’euros de 2012 à 2016).

Des centres « repêchés »

Après avoir encaissé le choc de ces annonces, les personnels de l’Agence Agen-Foulayronnes se sont mobilisés : interpellation des élus, pétition… Peu à peu, l’espoir est revenu, sous la forme d’un « projet alternatif » destiné à préserver l’activité de l’unique site de l’AFPA dans le département. Mais en juin, nouveau coup de massue : les Agenais ont appris que leur centre de formation ne figurait pas dans la liste des « repêchés ». Pour autant, la recherche de solutions continue afin de maintenir en vie l’établissement d’Agen-Foulayronnes et d’autres entités de l’Agence. Mme Mahaoui, elle, ne sait plus trop à quel saint se vouer : « On est en suspens », confie cette représentante CGT.

Saisie en référé, la justice a ordonné la suspension du plan de réorganisation, le 27 juin.

Depuis que l’AFPA a dévoilé son programme de réorganisation, celui-ci tarde à se concrétiser. Au tout début, l’intersyndicale, formée par la CFDT, la CGT, FO et SUD, ne voulait pas entrer en négociations, puis ce front s’est disloqué, la CFDT et FO acceptant de parlementer afin d’obtenir des concessions. Finalement, la direction a revu sa copie, notamment en réduisant le volume de postes supprimés (de 1 541 à 1 423) et en augmentant légèrement les créations d’emplois (de 603 à 629). Dans le même temps, les sites promis à la fermeture sont passés de 38 à 34.


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