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L’ex-ministre italien, élu aux européennes sur la liste LRM, rejoint le cabinet d’Edouard Philippe. Il se voit accusé de trahison par Luigi Di Maio.

La nomination a été publiée au Journal officiel mardi 30 juillet et, en Italie, elle n’est pas passée inaperçue. A compter de cette date, l’ancien secrétaire d’Etat italien aux affaires européennes Sandro Gozi (Parti démocrate, centre-gauche) a rejoint le cabinet du premier ministre français, Edouard Philippe, en tant que chargé de mission aux affaires européennes.

Le poste est modeste et d’ordinaire, les personnes qui l’occupent sont peu exposées à la lumière. Mais ce renfort est, pour Matignon, une prise de choix. D’ailleurs la nouvelle, dans le contexte de refroidissement des relations franco-italiennes des derniers mois, ne pouvait être perçue comme autre chose qu’une provocation par l’actuel gouvernement italien.

Les accusations de trahison, plus ou moins directement formulées, ne se sont pas fait attendre. Pour Luigi Di Maio, vice-président du conseil et leader du Mouvement 5 étoiles, « on doit évaluer s’il faut lui retirer la nationalité italienne : il devient une personnalité d’un autre gouvernement après avoir travaillé pour le gouvernement italien. Il trahit l’Italie. C’est inquiétant ».

Le ministre de l’intérieur et chef de file de la Ligue, Matteo Salvini, n’a pas surenchéri sur cette proposition – parfaitement inapplicable –, mais il n’a pas manqué de relever : « Imaginez de qui ce personnage faisait les intérêts quand il était au gouvernement italien… c’est dingue, c’est ça le Parti démocrate (PD) ! »

Poste de courte durée

Certains des amis politiques de Sandro Gozi se sont montrés très sévères. Ainsi de l’ancien ministre du développement économique Carlo Calenda (PD), pour qui « on n’entre pas dans un gouvernement étranger. Ça n’existe simplement pas ». Mais beaucoup d’autres ont souligné qu’il ne s’agit que d’un poste de chargé de mission, qui plus est de courte durée.

A 51 ans, Sandro Gozi a derrière lui une grande expérience politique, italienne et européenne. Député de 2006 à 2018, il a été secrétaire d’Etat à la présidence du conseil italien sous les gouvernements Renzi et Gentiloni, de 2014 à 2018. Ses liens avec la France et son engagement européen sont anciens, et profonds : il a étudié plusieurs années à Sciences Po Paris, et ne rate pas une occasion de rappeler à ses interlocuteurs français qu’il était dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne le soir du débat ayant opposé François Mitterrand et Philippe Séguin, en septembre 1992, à quelques jours du référendum sur le traité de Maastricht.


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