« Injuste », « absurde », « brutal », « consternant ». Les commentaires qu’a suscités l’annonce, samedi 22 juillet, par le gouvernement d’une baisse, dès le 1er octobre, de 5 euros par mois de l’aide au logement, versée à 6,5 millions de Français, sont cinglants. Ce sont les syndicats étudiants, toujours vigilants et organisés, qui, malgré la torpeur de l’été, ont réagi les premiers : « Il n’aura pas fallu deux mois avant que le gouvernement s’attaque au porte-monnaie des 800 000 étudiants », dénonce la FAGE. « Nous appelons le gouvernement à reculer sur cette mesure », a conclu l’UNEF.
Les associations d’aide aux personnes démunies n’ont pas tardé à prendre le relais : « Quel mauvais message pour les ménages modestes, puisque je rappelle que l’aide au logement n’est versée qu’aux personnes dont les revenus n’excèdent pas 1 000 euros par mois, juge Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre. Nous nous attendions plutôt à la revalorisation de ces aides qui, depuis 2000, ont augmenté deux fois moins vite que les loyers et trois fois moins que les charges. »« Alors que le nombre d’expulsions bat des records, le gouvernement tape les plus pauvres », tonne Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement.
Tout le week-end, la mesure, qui devrait permettre d’économiser 100 millions d’euros en 2017, a été fustigée, et mise en rapport avec la baisse de l’impôt de solidarité sur la fortune, qui coûtera à l’Etat entre 3 et 4 milliards d’euros. Sans que le gouvernement ne réagisse.
Réductions sous HollandeLe sujet n’est pas nouveau. Cela fait longtemps que le procès de la cherté des aides au logement – avec un coût de 18,5 milliards d’euros, qui enfle chaque année de 400 à 500 millions –, et de leur effet inflationniste sur certains loyers est instruit. Il est alimenté par de multiples rapports qui tous reconnaissent cependant...
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