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Depuis son arrivée à l'Elysée, le président est sur tous les fronts. Au risque d'épuiser ministres et... Premier ministre.

Attention à l'effet saturation ! Emmanuel Macron est partout depuis son élection, sur tous les fronts et toutes les images. Boxeur sur les quais de Seine pour défendre la candidature de Paris aux JO de 2024 il y a deux semaines, commandant de sous-marin nucléaire au large de l'île Longue au lendemain du Congrès de Versailles, pilote de chasse façon «Top Gun» sur la base aérienne d'Istres jeudi dernier... Le président donne l'impression d'enfiler les tenues de combat plus vite que son ombre. Au point de déclencher les rires sur les réseaux sociaux.

«Le chef de l'Etat se déguise, analyse le spécialiste de la communication Philippe Moreau Chevrolet. L'uniforme lui permet de se présidentialiser rapidement et de construire un style à la fois moderne et autoritaire. Mais, ajoute-t-il, en injectant en permanence ce type d'image aux Français, il peut donner l'impression d'un jeu de rôle.»

Les visites de chefs d'état s'enchaînent

Attention donc à la posture... D'autant que les militaires n'apprécient guère cet effet de mise en scène. «Ça fait gadget, c'était gentil jusqu'à présent, mais là ça ne passe plus, grince le colonel Michel Goya, se remettant difficilement de la démission du général Pierre de Villiers mardi dernier. S'habiller de la sorte en pleine crise avec l'armée et nous dire après que c'est le chef d'état-major qui s'est mis en scène ! Il fallait oser !» s'indigne-t-il.

Les hauts gradés ruminent encore les propos de Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, estimant que le général cinq étoiles a été «déloyal dans sa communication» en claquant la porte.

Mais l'omniprésence du président ne s'arrête pas aux images. Trump, Poutine, Netanyahou, les visites de chefs d'Etat s'enchaînent à l'Elysée, à Versailles, sur les Champs, à la tour Eiffel... Les interventions sur le front intérieur aussi. Mardi dernier, le président s'est invité à la dernière minute dans les jardins du ministère des Relations avec le Parlement, rue de Varenne, où Christophe Castaner conviait les députés de la majorité à prendre un verre. De cette visite surprise, on retiendra un message à double tranchant : «Il n'y a pas de caporalisme, pas d'ordre jupitérien, il y a une exigence commune», leur a dit le président. En clair, soyez libres... mais pas trop...

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