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« On en a marre des mots, on veut des actions. » Les propos de Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme (OLF), résument bien la tonalité nouvelle de la prochaine Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars. Pour la première fois, trois syndicats (CGT, FSU, Solidaires), de nombreuses associations féministes et des organisations étudiantes appellent à la grève, mercredi à 15 h 40. « Ce 8 mars est totalement inédit, affirme Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes (CNDF). Nous voulons lui redonner son caractère revendicatif originel. »
 

L’égalité des salaires et des carrières est la principale exigence. « Les femmes de France sont toujours payées 26 % de moins que les hommes. C’est comme si elles arrêtaient de travailler à 15 h 40 », poursuit Mme Rémy-Leleu. L’idée de l’appel à la grève vient des syndicats. « L’objectif est de mettre le patronat devant ses responsabilités, affirme Sophie Binet, chargée de l’égalité femmes-hommes à la CGT. Dans 60 % des entreprises, il n’y a pas d’accord ou de plan d’action pour atteindre l’égalité salariale. » La situation varie fortement selon leur taille.

Alors que la première loi sur l’égalité professionnelle date de 1983, des sanctions financières ont été prononcées pour la première fois, à partir de janvier 2013, contre 109 entreprises. Plus de 90 % des grandes entreprises sont désormais couvertes par un accord, contre 67 % de celles de 300 à 999 salariés, et 35 % de celles de 50 à 299 salariées. La sanction est toujours utilisée en dernier recours.

Vingt « exigences »

De multiples facteurs expliquent que les inégalités perdurent : les femmes subissent les conséquences des arrêts liés à leur maternité, effectuent toujours l’essentiel des tâches domestiques ce qui freine leur investissement professionnel, font moins d’heures supplémentaires, travaillent davantage à temps partiel, occupent des emplois moins qualifiés, et sont très majoritaires dans les filières les moins valorisées (nettoyage, services à la personne). En équivalent temps plein, le différentiel s’élevait à 19 % en 2012, contre 21 % en 2002. L’écart atteint 26 % en incluant dans le calcul le travail à temps partiel. Cependant, à temps de travail égal, 9 % des écarts de salaires ne s’expliquent ni par des différences de qualification, de filières, de taille d’entreprise, ou de niveau de responsabilité.


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