Selon l’institut Kantar TNS, 36 % des acquéreurs et 37 % des vendeurs interrogés redoutent une dégradation de leur pouvoir d’achat dans les prochains mois.
« Jusqu’ici, tous les indicateurs sont au vert, et, bien que beaucoup d’observateurs prédisaient, pour 2018, la stabilité voire le ralentissement du marché, le nombre de transactions a continué de progresser, jusqu’à atteindre le record de 970 000 », fait valoir l’économiste Thomas Grjebine, du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii). « Mais, prévient-il aussitôt, les signes inquiétants, à terme, d’un retournement du marché immobilier français s’accumulent. »
L’humeur des acheteurs reste fort bonne, puisque 69 % d’entre eux trouvent la période propice à un achat, contre 25 % qui pensent le contraire, selon un sondage réalisé, chaque trimestre, depuis 2013, par l’institut Kantar TNS, auprès de 6 000 acheteurs et vendeurs ayant un projet de transaction dans les douze mois.
« Mais c’est moins qu’en janvier 2018, où les acheteurs étaient 75 %, même si l’appétit est entretenu par les taux d’intérêt faibles, détaille Mathilde Voegtlé, chargée d’études du site d’annonces Logic-Immo, commanditaire de ce sondage. Nous évaluons à 3,1 millions le nombre de personnes en recherche d’un bien, contre 2,1 millions de vendeurs. »
Soit, en ce début 2019, un ratio de 1,5 acquéreur pour un vendeur (1,6 en Ile-de-France, mais 1,4 en province), plus faible que le 1,75 observé début 2018. Ce déséquilibre reste une cause de tension du marché, donc de hausse des prix, mais il s’atténue, et certains vendeurs anticipent une difficulté à conclure, faute d’acquéreur (35 %) ou faute d’offre au prix souhaité (29 %). Une inquiétude plus sensible en province qu’en Ile-de-France.
Des prix jugés irréalistes
Selon Kantar TNS, 36 % des acquéreurs et 37 % des vendeurs interrogés redoutent, en outre, une dégradation de leur pouvoir d’achat dans les prochains mois, alors qu’ils n’étaient que 27 % en janvier 2018, et seuls 10 % pensent que cela va s’améliorer, contre 21 % il y a un an.
Plus grave, 58 % des acquéreurs, et même 65 % en Ile-de-France, trouvent les prix irréalistes. Or, pour Thomas Grjebine, « la psychologie des acheteurs, comme celle des vendeurs, influence fortement le marché et devient souvent autoréalisatrice, quelques mois plus tard, comme on l’a déjà observé dans le passé. Dans ces périodes de transition, le marché est, en outre, très sensible aux incitations publiques, actuellement plutôt négatives, avec la limitation de l’accès au prêt à taux zéro ou la réduction des incitations fiscales ».
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