Le Rassemblement national se réjouit du réveil de cette thématique décidée récemment par Emmanuel Macron et discutée lundi à l’Assemblée nationale.
« Faire le jeu de l’extrême droite. » L’un des poncifs les plus coutumiers de la vie politique française fait son grand retour à l’occasion du débat sur l’immigration voulu et lancé par Emmanuel Macron. Rendez-vous est donné, lundi 7 octobre, à l’Assemblée nationale. Marine Le Pen a déjà annoncé une conférence de presse, peu avant de se lancer dans une arène qu’elle pourra transformer en scène de meeting, le temps des cinq minutes qui lui ont été dévolues en sa qualité de députée du Pas-de-Calais.
Le parti d’extrême droite ne cache pas être « heureux » de ce débat, selon le terme d’un proche de la patronne du Rassemblement national (RN). Lors de sa rentrée politique à Fréjus (Var), mi-septembre, elle-même glissait non sans ironie : « Vous le voyez, avoir voté RN aux européennes, ça sert ! Même Macron se met à parler d’immigration. » Son père et cofondateur de l’ex-Front national Jean-Marie Le Pen est même allé jusqu’à qualifier ce débat de « grâce ».
En face, persuadés de voir revenir le sujet au cœur de la campagne de 2022, les fidèles du chef de l’Etat martèlent l’obsession présidentielle : ne pas abandonner la question migratoire à la droite et à l’extrême droite. « Ce serait une erreur de dire que la question migratoire est une question taboue ou qu’on ne pourrait la poser que quand il y a des crises », a asséné le président de la République dans une interview à Europe 1, le 25 septembre.
Une stratégie qui suscite quelques doutes au sein de sa propre majorité. « Ça leur donne une tribune, regrette un député macroniste historique. Et c’est du perdant-perdant : on ne répondra pas au sentiment d’insécurité des classes populaires, et on ne répondra pas à ceux qui nous demandent plus d’humanité. On risque de perdre sur tous les plans. »
Tremplin pour l’extrême droite
Nicolas Sarkozy, cas d’école en la matière, avait bien réussi à siphonner l’électorat frontiste en 2007 en usant de la sémantique lepéniste et du discours répressif de la droite de la droite. Mais combien de ses anciens électeurs croisés depuis sont bien vite (re) partis gonfler d’autant plus fort les voiles électorales de l’ex-Front national, jurant qu’on ne les y reprendra plus…
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