INFO 20 MINUTES - Quatre-vingt-neuf femmes ont été tuées par leurs compagnons ou ex-conjoints en France depuis le début de l'année 2016...
« Je t’ai quitté. » « Ayssatou, 21 ans. » « Tu étais violent. » « Géraldine, 49 ans. » En partant travailler, mercredi matin, les Parisiens découvriront peut-être des visages de femmes et des messages sans équivoque peints au pochoir sur les trottoirs de la Capitale. Ce sont quelques-unes des 89 femmes tuées par leurs compagnons ou leurs ex-conjoints depuis le 1er janvier.
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Ancienne porte-parole de l’association Osez le féminisme, Pauline Arrighi est à l’origine de cette
campagne de street art qui se décline également sur un site Web dont le nom résume sa pensée :
« Ils nous tuent ». « Dans les journaux, lors des procès, on entend toujours la version du meurtrier, explique-t-elle à 20 Minutes. Notre idée est de rendre la parole à ces femmes et de montrer pourquoi elles ont été tuées, de leur propre point de vue. »
Pochoir dans une rue du 12e arrondissement de Paris. - P. ARRIGHI
« L’homme ne supporte pas l’idée de perdre sa drogue, son esclave… »
Pourquoi ? La question amène souvent la même réponse que l’initiative de Pauline Arrighi entend dénoncer. « Dans la plupart des cas, une femme est tuée par son compagnon quand elle lui annonce qu’elle veut rompre, assure la féministe. Tout simplement parce que l’homme n’accepte pas de perdre celle qui lui sert de punching-ball au quotidien… »
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Les psychiatres connaissent bien ce phénomène. « L’homme anesthésie sa souffrance en tapant sa femme. Elle est son objet, confirme Muriel Salmona, psychiatre et fondatrice de l’association Mémoire traumatique. Aussi, quand une femme annonce qu’elle veut se séparer, l’homme laisse éclater sa violence (...) Lire la suite sur 20minutes.fr