Tribune. Contrairement à une conception théorique largement partagée, la vie politique comporte d’autres acteurs que les partis politiques, les élus et les gouvernants. L’ensemble des organisations qui tentent de faire prévaloir leurs intérêts ou de plaider leur cause auprès des institutions sont une face immergée, parfois peu visible, mais légitime de notre système politique. Ces acteurs sont également dans leur droit depuis l’entrée en vigueur de la loi Sapin 2, qui a confié à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique la mission d’organiser l’enregistrement et la publication du répertoire des représentants d’intérêt.
Le nouveau président de la République s’inscrit dans la lignée de cette conception théorique qui octroie aux institutions le monopole de l’intérêt général et évoque peu l’action de ces groupes. Comme tous ses prédécesseurs, il n’utilise pas publiquement le terme « lobby ». Dans les pages de son ouvrage Révolution, réformer les institutions est toujours une affaire de Constitution et de modes de scrutin.
Nouveau personnel politique
Entré en pleine possession de son rôle présidentiel, sa vision de l’ordre social et politique est conforme à la tradition. Elle met l’accent sur les citoyens, les partenaires sociaux et les associations. Les premières épreuves de l’exercice du pouvoir ont élargi cette liste et les associations professionnelles, les associations d’élus, les associations cultuelles et toutes celles et ceux qui ont pour métier de suivre leurs dossiers, d’accompagner leur plaidoyer ou de préparer leurs demandes ont permis au président de commencer à préciser sa pensée concernant les corps intermédiaires. Un volet de la réforme des institutions sera peut-être l’occasion d’entendre la nouvelle théorie présidentielle en matière de représentation des intérêts.
En France, depuis le milieu des années 2000, cette pratique suscite polémique et exaspérationLe volet consacré au Conseil...
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