Paris (AFP) - Les producteurs de foie gras, qui seront reçus jeudi au ministère de l'Agriculture pour discuter des indemnités liées à la grippe aviaire, ont revu en nette hausse mercredi leurs pertes, à 120 millions d'euros, et annoncé un plan en 15 mesures pour éviter une nouvelle crise à l'avenir.
"Nous constatons des pertes de l'ordre de 120 millions d'euros" pour l'ensemble de la filière "de l?accouvage à la transformation en passant par les éleveurs et les gaveurs", a déclaré Christophe Barailh, précisant que cette somme inclut "les pertes directes liées à l'abattage et également (celles) liées au vide sanitaire (...) qui a déjà commencé pour certaines zones".
L'épizootie d'influenza aviaire H5N8 qui sévit depuis décembre dans les élevages du sud-ouest (145 exploitations infectées, essentiellement dans le Gers et les Landes) a conduit le gouvernement à imposer début janvier des abattages préventifs d'oies et de canards dans une zone étendue deux fois depuis et qui englobe désormais 232 communes.
"Du fait de l'extension des zones, avec des abattages supplémentaires programmés", le Cifog a revu en nette hausse sa première estimation des pertes pour la filière, estimées à 80 millions d'euros au début du mois.
Le coût du virus pourrait encore augmenter. "On était parti sur un volume de 1,3 million" d'animaux à abattre, "on en est à 1,5 millions" et "la situation n'est toujours pas stabilisée", a-t-il ajouté.
Déjà fragilisée par l'épisode d'influenza aviaire H5N1 de l'hiver 2015/16, l'interprofession a adopté un plan pour tuer dans l'oeuf les prochaines crises.
Le Cifog envisage notamment de "tester systématiquement" les lots de canards avant l'étape du gavage pour éviter de transporter des volailles contaminées, a expliqué M. Barailh.
Autre exemple, dès qu'un cas suspect sera détecté par un vétérinaire, un confinement pourrait être imposé "dans un périmètre à définir", sans attendre l'habituel arrêté préfectoral.
Lire la suite : Grippe aviaire: les éleveurs revoient leurs pertes à la hausse