Cette fois la sanction est tombée. Après avoir vu le titre Altice perdre plus d'un tiers de sa valeur en quatre séances de Bourse, Patrick Drahi, fondateur et principal actionnaire de la maison mère de SFR a réagi. Il vient d'accepter la démission de l'actuel PDG d'Altice, Michel Combes. Celui-ci aura notamment porté le plan de restructuration qui a conduit au départ de 5000 des 15000 salariés de SFR.
Surtout, Patrick Drahi reprend les rênes. Plus habitué à manoeuvrer en coulisses, il prend la présidence du conseil d'administration de son groupe. Sa garde rapprochée prend elle aussi du galon. Dexter Goei devient aussi directeur général exécutif d'Altice, tout en gardant ses responsabilités américaines. Armando Pereira, l'associé historique de Patrick Drahi pilotera toutes les activités télécoms du groupe, tandis qu'Alain Weill devient PDG de SFR tout en conservant la direction des médias. Dennis Okhuijsen, devient PDG d'Altice Europe, tout en restant directeur financier du groupe. Cet homme a acquis une solide réputation après des financiers du secteur.
L'urgence de rassurer les marchés
Ces remaniements témoignent de l'urgence qu'il y a à rassurer les marchés en mettant en avant des hommes qui ont su, au fil des ans, attirer leur confiance. Il faut aussi rapidement relancer la machine. La mécanique SFR est grippée. Depuis sa reprise par Altice en 2014, l'opérateur n'a cessé de perdre des clients, avec des conséquences négatives sur ses revenus. Or, la France reste une pierre angulaire dans le dispositif de Patrick Drahi. Il a besoin d'une base forte notamment pour faire face aux échéances générées par la dette de son groupe, qui s'élève au total à 51 milliards d'euros, pour l'ensemble de ses filiales.
Depuis la publication de résultats inférieurs aux attentes, le cours de Bourse d'Altice ne cesse de dégringoler. Jeudi, il a encore terminé sur une baisse de 9,66 %, à 10,66 euros. Depuis juin, le titre a perdu la moitié de sa valeur. Un peu plus de 13 milliards d'euros de capitalisation boursière ont été effacés depuis le printemps.
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