L’avant-dernier conseil municipal du maire Les Républicains sera consacré au sévère rapport de la chambre régionale des comptes, qui épingle sa gestion de la ville.
« Nous sommes très impatients de ce débat. » Yves Moraine, président Les Républicains (LR) du groupe majoritaire au conseil municipal de Marseille, annonce la couleur. Jean-Claude Gaudin et son équipe entendent se montrer « très offensifs » lors du débat sur le double rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC), qui doit occuper toute la matinée du lundi 25 novembre. Le maire a décidé de ne pas limiter le temps de parole des différents groupes, et donc celui de ses troupes. « Cette fois, il n’y aura pas phrases tronquées, de coupures au montage, on va pouvoir s’expliquer complètement, longuement… Nous avons hâte de juger le juge ! », attaque l’avocat, un des fidèles du maire.
« Il y a de très lourdes erreurs, une pauvreté d’analyse rare et des manquements déontologiques sur lesquels nous allons demander des explications aux magistrats de la cour des comptes », poursuit M. Moraine, qui invite les juges « à être là à 8 h 30 et à bien écouter puisque, visiblement, ils n’ont pas lu les réponses écrites ».
Comme en 2015 lors de la parution du rapport Nicol, compilant les carences de sa municipalité en matière d’habitat indigne et prémonitoire de la catastrophe de la rue d’Aubagne ; comme en 2016, lors de l’explosion du scandale des écoles dégradées, Jean-Claude Gaudin a choisi de contester, en bloc comme en détail, les critiques dont il est l’objet. Dans sa réponse écrite à la CRC, le maire de Marseille déplore que « le rapporteur n’ait quasiment pas pris en considération les arguments que la ville a apportés au cours de la phase contradictoire » et démonte, point par point, les conclusions de la Chambre, faisant planer une intention politique sur une telle sévérité. « La ville ne peut manquer de s’interroger sur les motivations de la Chambre à dénigrer les faits tangibles », souligne le maire.
Manifestation devant la mairie
A moins de quatre mois du premier tour des municipales, le débat prend une importance particulière et donne l’occasion pour les successeurs potentiels de M. Gaudin de se positionner face au bilan de ce dernier. L’attitude des deux candidats LR sera scrutée, à deux jours de leur passage devant la commission nationale d’investiture du parti. Le sénateur Bruno Gilles ne devrait pas intervenir, préférant débattre sur deux délibérations étudiées l’après-midi. Martine Vassal, présidente de la métropole Aix-Marseille Provence soutenue par M. Gaudin, a promis un audit financier si elle était élue en mars 2020. Il y a quelques jours, elle confiait au Monde qu’elle « ne [connaissait] pas la situation financière exacte de la ville de Marseille ».
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