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La secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes est la « principale instigatrice » de l’initiative, dont le premier ministre doit communiquer les résultats lundi.

Pas un plateau télé, pas une radio… A la rentrée, Marlène Schiappa a jeûné pendant quasiment un mois. Non pas que la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes – réputée pour sa propension à saturer l’espace médiatique – boudait. Elle avait à faire du côté de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, ou en France, pour engager « son » Grenelle contre les violences conjugales. Cette diète lui a valu quelques coups de téléphone inquiets, sur le mode : « Ça va ? Tu es sûre ? Ne disparais pas des radars… »« J’ai eu des appels de Matignon me disant : Il faut faire des plateaux, allez vous montrer, vous représentez quelque chose», raconte-t-elle. Elle y est largement retournée depuis.

« En termes de com’, Marlène est un produit brut, une histoire à vendre », décrypte un conseiller gouvernemental. La tête de gondole du rayon « société civile » ; pas question de la cacher dans l’arrière-boutique. Lundi 25 novembre, le premier ministre, Edouard Philippe, devait communiquer en sa présence les annonces retenues par l’exécutif en conclusion des trois mois de travaux du Grenelle. Et lui rendre hommage, devant onze autres membres du gouvernement eux aussi concernés par l’initiative, dont les ministres de l’intérieur et de la justice, Christophe Castaner et Nicole Belloubet.

Car ce rendez-vous avec les associations et les « acteurs de terrain » pour reprendre le lexique gouvernemental –, c’est elle qui l’a souhaité et promu depuis le début. Il a d’abord fallu convaincre le président de la République Emmanuel Macron de mettre le projet sur orbite, puis se battre pour imposer le terme « Grenelle » auprès d’Edouard Philippe. La jeune femme tenait à cette dénomination, qui solennise une concertation. « Le Grenelle, je l’ai obtenu à l’arrachée, comme tout ce que j’obtiens », assure Marlène Schiappa. « L’idée, le nom, le moment, l’organisation… Elle a eu un rôle prépondérant, c’est la principale instigatrice », reconnaît un proche du premier ministre.

« Je ne suis pas une femme politique »

Il faut dire que la pression est là. Depuis le déclenchement de la vague #metoo, il y a deux ans, des milliers de femmes et d’hommes encouragent la secrétaire d’Etat à aller plus loin. De quoi se sentir submergée ? « La personne qui en demande le plus à Marlène Schiappa c’est Marlène Schiappa, balaye-t-elle. Je n’ai pas pris le secrétariat d’Etat à l’égalité femmes hommes parce que l’agriculture et l’intérieur n’étaient pas disponibles. J’ai pris ça parce que pendant des années, bien avant #metoo et que ce soit un domaine de spécialité valorisé, j’ai investi cette question. C’est vraiment mon truc, c’est mes tripes. »


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