Les confidents se comptaient sur les doigts d'une main, Ségolène Royal et leurs quatre enfants notamment. Les autres ont été prévenus au tout dernier moment. Car ce n'est que jeudi que François Hollande a décroché son téléphone pour informer sa poignée de fidèles de sa décision. Et encore, pas tous. Même ses proches conseillers à l'Élysée, comme le communicant Gaspard Gantzer, n'ont compris qu'au dernier moment quand le président leur a annoncé dans la matinée qu'il souhaitait faire une déclaration le soir même depuis le Palais, sans préciser le contenu. «On a tout de suite compris», raconte l'un, la voix blanche.
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Le ministre Jean-Michel Baylet, qui était à l'Elysée jeudi après-midi pour une remise de décoration, avoue n'avoir rien vu venir : « Il était comme d'habitude. De bonne humeur. Rien ne s'est vu. » Tous saluent une décision « incroyablement courageuse », « moderne », « responsable ». Tous, aussi, sont « tristes à pleurer ». Dans le studio du 2, rue de l'Elysée, où a été enregistrée l'allocution, pesait un silence de plomb. « Hollande était à deux doigts des larmes, souffle un cadre PS. Chapeau l'artiste ! » « C'est un choc affectif. Il avait tout le monde contre lui, Valls, Macron... On ne fait pas campagne seul », souffle un autre conseiller du Palais, qui a voulu croire jusqu'au bout en lui. Le seul à l'avoir vu venir depuis longtemps ? Son ami et visiteur du soir Robert Zarader.
Il ne désigne pas de successeur
Quand le président a-t-il tranché ? Ses plus proches collaborateurs évoquent un choix « mûri » de longue date. Ses vieux compagnons de route, eux, certifient que la décision est plus récente qu'on le croit et étroitement liée au coup d'éclat de Manuel Valls dimanche, qui n'excluait pas dans le « JDD » de se présenter à la primaire contre lui....
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