François Fillon, une campagne à la rue

Politique

Meetings repoussés, famille politique divisée… Fragilisé par l’affaire des emplois supposés fictifs de son épouse, le candidat LR maintient ses déplacements malgré tout, mais au compte-gouttes et en terrain conquis, notamment ce mercredi à Compiègne.

La campagne coûte que coûte. Au lendemain d’une énième réunion de crise destinée à convaincre les parlementaires qu’il «tient» encore, François Fillon poursuit son chemin de croix. Le candidat LR est à Compiègne ce mercredi soir, «avec Xavier Bertrand», le président des Hauts-de-France, pour une table ronde sur la sécurité, suivie d’une réunion publique. Vite, à l’intérieur. Qu’on est bien parmi les siens, des militants surchauffés et remontés contre la «machination politique», le «tribunal médiatique»

Sera-t-il accueilli sous le tintamarre des casseroles et les «Fillon, rends le million !» qui accompagnent désormais ses déplacements ? Le candidat a beau tenter de se remettre en selle, il reste englué dans son affaire d’emplois supposés fictifs et inaudible sur tout autre sujet quand son équipe, elle, peine à lui trouver des points de chute.

Devant les députés LR, Fillon s’est efforcé mardi de démontrer qu’il pouvait encore faire campagne. «Plus de cent réunions publiques» seront organisées d’ici la fin de la semaine, a-t-il assuré. Des «orateurs nationaux» sont censés se déployer jeudi et vendredi là où le candidat n’aura pas le temps d’aller. Ils auront fort à faire : Fillon reste économe de ses déplacements et il arrive que les élus sollicités mettent peu d’empressement à l’accueillir dans leur fief. Des événements à Limoges ou Clermont-Ferrand ont été reportés. «Précipité», «problème d’agenda» ou de congés, invoque-t-on.

Loin d’être lancé dans la «nouvelle campagne», l’ex-élu de la Sarthe était encore exclusivement occupé, mardi, à éteindre l’incendie. C’est parce que les braises sont toujours incandescentes qu’il a dû s’exprimer devant les élus LR à l’Assemblée nationale. La veille, 17 d’entre eux s’étaient retrouvés dans un restaurant parisien à l’initiative des députés sarkozystes Georges Fenech et Alain Gest et du sénateur Alain Houpert. «Nous constatons que nous sommes dans l’impossibilité de faire campagne», expliquait Gest lundi soir. Début février, son complice Fenech estimait qu’il convenait de désigner un nouveau candidat. Ce premier appel avait fait pschitt. Le second n’a pas eu plus de succès. Mardi, l’ex-Premier ministre a fait taire les putschistes, expliquant qu’il n’y avait pas d’alternative. «Ça serait peut-être plus facile, pour moi personnellement et ma famille, de ne pas être dans cette compétition», a-t-il avancé après avoir affirmé qu’il était lucide sur «les dégâts» que le scandale a causés. Il dit s’en «prendre plein la gueule» et s’estime «harcelé» par la presse et la justice. Il ne voudrait donc pas avoir à subir un «harcèlement parlementaire»...

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