Jean-Michel Aulas n'a pas manqué de le rappeler : cette saison, l'Olympique Lyonnais n'a pas été chanceux avec la Turquie. «Début août, on avait été accueillis dans des conditions particulières, car c'était le jour du coup d'Etat (finalement avorté, ndlr), s'est souvenu le président de l'OL dont l'équipe devait affronter Fenerbahçe en amical à Istanbul. Nos joueurs avaient été rapatriés sur des chars de l'hôtel à l'aéroport.»
Après les incidents qui ont perturbé le quart de finale aller de la Ligue Europa, jeudi soir, face à Besiktas, Aulas aimerait donc un match retour moins agité, jeudi prochain. En Turquie... ou ailleurs. Car il sait le contexte politique possiblement tendu. « Le problème du lieu où se jouera ce match se pose, a souligné le dirigeant lyonnais. Trois jours après un référendum qui est très important pour les dirigeants turcs (*), je me demande quelle est la bonne solution.»
Jean-Michel Aulas fait en outre valoir que, alors que des milliers de supporters turcs avaient pris place au Parc OL jeudi soir, l'OL ne bénéficiera d'aucun soutien dans une semaine. «Nos supporters sont interdits, ce qui est complètement illogique et inéquitable, de déplacement. C'est un comble d'être interdits de se déplacer en Turquie parce qu'il y a des risques qui ont été générés ici par les fauteurs de trouble», a dit le président de l'OL, qui juge la situation «vraiment injuste.»
Réclamera-t-il un stade vide ou une délocalisation ? «La raison l'emportera, a espéré JMA. Je ne sais pas ce qu'il faut faire : jouer à huis clos ou jouer ailleurs. Ce serait très dangereux pour nous d'avoir à affronter cette équipe avec les mêmes supporters que ce soir (jeudi). Pour le moment on n'est pas très rassurés sur la manière dont les choses peuvent se passer.»
Pour l'heure, les Lyonnais savent simplement qu'ils doivent se préparer à défendre leur court avantage dans la bouillante Besiktas Arena. Après avoir très mal vécu les jets de pétards et de bombes agricoles vers les tribunes de supporters lyonnais jeudi. «Certains d'entre nous avaient leur famille et leurs enfants dans les tribunes, a relaté le gardien Anthony Lopes. On a pu voir quelques images via les réseaux sociaux. Il fallait avoir une grosse force de caractère pour passer au-dessus et jouer ce match.»
Bruno Genesio attend donc qu'ils fassent preuve des mêmes ressources au retour. «On est à la mi-temps, pour le moment, c'est nous qui sommes qualifiés, s'est félicité l'entraîneur lyonnais. Le contexte à Istanbul sera très chaud mais on a les joueurs suffisamment expérimentés pour gérer ce genre d'émotions.»
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