Quand Facebook prend une décision majeure, c'est tout un écosystème qui en subit les conséquences. D'ici quelques semaines, les contenus visibles sur le réseau social n'auront plus grand-chose à voir avec ceux diffusés aujourd'hui.
La nouvelle est vécue comme un séisme dans la vaste communauté des social media managers autant que des responsables de nombreux médias. À partir de maintenant, l'algorithme de Facebook, le grand ordonnateur qui détermine ce qu'un utilisateur du réseau social doit voir dans son flux d'actualité, va commencer à privilégier ce que l'entreprise appelle les publications et interactions pertinentes. Entendez par là les contenus des amis et des proches, et beaucoup moins ceux des médias, des marques ou de nombreuses pages jugées toxiques par Facebook. Pour le géant américain, l'idée est de revenir à des contenus plus positifs, au risque de voir ses membres passer moins de temps qu'auparavant sur la plateforme, mais avec une satisfaction plus importante à l'arrivée.Une expérience plus positive
Pour Mark Zuckerberg, il s'agit avant tout de repenser le système afin d'aller vers des contenus peut-être moins amusants, mais bons pour les utilisateurs, selon ses propres mots. Pour autant, cette modification majeure dans l'algorithme de Facebook n'est pas aussi surprenante qu'elle en a l'air étant donné que des tests ont déjà été menés dans plusieurs pays. Pour les pages de marques et les contenus médiatiques dits passifs (à faible valeur interactionnelle), la portée organique (nombre de personnes visitant la page par le biais d'une distribution non payante) sera donc drastiquement réduite dans les prochaines semaines. Ces entités devront donc passer par les publications sponsorisées pour regagner de la visibilité. De fait, les utilisateurs verront moins ces productions, puisqu'il paraît invraisemblable de payer à chaque nouvelle publication.Cela remet ainsi en question tout le business autour des pages Facebook, par exemple les nouveaux médias 100 % vidéo et dont beaucoup sont encore en cours d'élaboration. Monétiser des contenus via le réseau social n'était déjà pas une mince affaire et avec ce grand chambardement, cela risque bien de devenir pratiquement impossible. Bref, s'il est encore trop tôt pour mesurer toutes les conséquences de la décision prise par l'entreprise, nul doute que ces dernières seront importantes. Avec ce mouvement totalement assumé, Facebook semble en tout cas repartir sur l'idée d'être un réseau social, plus qu'une plateforme de contenus. Pour bon nombre de marques et médias qui orbitent autour de la planète Zuckerberg depuis des années, le temps de repenser les stratégies est arrivé.
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