Depuis huit années, l'actrice et réalisatrice vogue sur les mers du monde entier. Elle publie un livre narrant ses périples, mais aussi ses blessures du passé. Elle révèle notamment avoir été abusée sexuellement de 7 à 11 ans.
Depuis huit années, Géraldine Danon vogue sur les mers du monde entier avec son mari, Philippe Poupon, sur leur voilier, Fleur australe, avec leurs filles, Marion, 9 ans, Laura, 10 ans, et Loup, 17 ans, le fils qu’elle a eu avec Titouan Lamazou. Parfois, Nina, 18 ans, la fille de Philippe, les rejoint au cours de leur odyssée qui s’écrit de pôle en pôle, de tropique en tropique. Sous le soleil, sous la neige, dans l’Atlantique, la mer Rouge, le Pacifique, dans les océans Antarctique et Arctique. Huit années qu’elle respire les embruns d’un océan de bleu qui est devenu son univers et nous revient avec des récits de voyages. Le dernier?(1) a une saveur particulière. Celui d’un livre sur la mer qui sauve. Car cette vie d’aventure en aventure s’est aussi construite sur une blessure d’enfance subie dans l’ascenseur du vaste hôtel particulier de ses parents. Un hôtel particulier dont « la cuisine devait mesurer à elle seule la taille de notre bateau tout entier ». Aujourd’hui, la comédienne vit sur un 19-mètres mais le bateau est vaste, centré. « Navigation, cuisine, écriture, caméra. Mon énergie est ainsi canalisée. Pas de superflu. Juste l’indispensable. Une unité de lieu. Les miens. » Interview avec une femme qui revit après un voyage au bout de soi.
VSD.Dans le livre qui relate votre dernière expédition en famille vers le Groenland,vers les quarantièmes du nord,« brumeux et secrets »,six lignes sèment l’effroi :« De mes sept à mes onze ans, cet hommeme coinça presque chaque jour dans l’ascenseur pour me faire ce qu’il n’arrivait sans doutepas à faire avec une femme et qu’aucune petite fille ne devrait connaître. Il glissait sa main entre mes jambes et profitait de moi. »
Géraldine Danon. Je me suis longtemps demandé si je devais raconter cet épisode de ma vie au milieu d’un périple dans le Grand Nord, avec toute sa puissance, avec les sentiments exacerbés par les pôles, qui électrisent la vie familiale. En fait je voulais aller plus loin, pointer le processus de changement de vie radical, ma quête de l’essentiel, en me délestant du superflu, ma soif d’extrême. Et ce chemin ne pouvait passer que par ce dévoilement. Indispensable pour que le voyage initiatique soit aussi fort que celui que l’on vivait en mer. Je ne pouvais éluder ce à quoi j’avais été confrontée lors de mon enfance.
Vous écrivez :« Ce bateau, cette fragilecoque malmenée par les flots, c’est une matrice,c’est notre abri, notre protection, la plusbelle, exigeante mais enveloppante, que j’aiepu inventer pour les miens… »Le paradoxe de votre récit réside dans le fait que plus vousapprochez des tumultes de la nature hostile,plus on a le sentiment qu’elle vous protège.
Exactement. Plus je m’approche du tumulte de la nature, plus je m’éloigne de celui des hommes. Et plus je m’enfonce dans cette confrontation avec la grandeur des éléments, la mer déchaînée, le dénuement, plus des choses en moi, que j’avais éludées, sur lesquelles je n’avais pas envie de revenir, refont surface. De manière naturelle et… dépassée. D’où le titre La nuit n’est jamais aussi noire qu’avant l’aube. Comme « après la pluie le beau temps ».
La mer apprend à dédramatiser. Elle appelle à la contemplation active. Sa dimension mystique, spirituelle, m’apprend aussi qu’on ne peut s’échapper et que les éclaircies succèdent toujours aux dépressions...
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