Sur les vingt dernières années, on compte deux fois plus de records de journées chaudes que de records de journées froides aux États-Unis. Un ratio qui ne cesse de s'aggraver et qui illustre une tendance observée aussi en France et sur toute notre Planète.
La France a connu le 27 février dernier son record de température pour un mois de février, avec 20,9 degrés en moyenne, une température « digne d'un mois de mai », selon Météo France. Et elle n'est pas la seule : aux États-unis aussi, les journées de canicule s'enchaînent. L'agence de presse américaine Associated Press a analysé les records de température de 424 stations à travers les États-Unis de 1999 à aujourd'hui, et comptabilisé les records de température pour chacune d'entre elles. Résultat : un ratio de un record de froid pour deux records de chaleur.
Sur 16 de ces 20 dernières années, le pays a enregistré davantage de records « chauds » que de records « froids ». Un signe indéniable du réchauffement climatique, selon plusieurs experts avec lesquels AP a partagé ses résultats. Ce ratio ne cesse d'ailleurs d'augmenter : dans la décennie 1930, il était ainsi de 1,4 record de jours chauds pour un record de jour froid, de 1,5 dans les décennies 1960 et 1970, et depuis le début du XXIe siècle, on en est à 1,9. Dans un climat stable, il serait logique d'avoir un rapport à peu près égal entre les deux.
Sur les 60 dernières années, le ratio entre les records de jours chauds et les records de jours froids a drastiquement augmenté aux États-Unis. © AP-Nick Forster
À Pasadena, un record de chaleur tous les 50 jours
Un cas extrême est celui de Pasadena, en Californie, qui a enregistré le 23 février dernier son premier record de froid depuis le 5 juin 1999, soit... 7.203 jours plus tard. Dans cet intervalle de temps, la ville a connu 145 records de chaleurs, soit 1 tous les 50 jours, dont un plus haut à 45 °C, le 6 juillet 2018. Au total, 87 % des stations ont enregistré davantage de records de chaleur que de records de froid, dont 11 ont même un ratio supérieur à 1 pour 10 comme Pasadena.
Un ratio de 1 à 50 d’ici la fin du siècle ?
Paradoxe, depuis le début de l'année 2019, c'est plutôt une immense vague de froid qui a saisi le pays, avec un « vortex polaire » qui a brisé plusieurs records de froid à Chicago ou dans le Michigan. Mais, il s'agit là d'une fluctuation temporaire et non d'une tendance de long terme. Dans une étude parue en 2009, des chercheurs avaient prédit un ratio de 20 records de chaud pour 1 record de froid d'ici le milieu du siècle, et même de 50 pour 1 en 2100, si le réchauffement continue au même rythme.
En France aussi, la tendance est aux étés de plus en plus caniculaires. Les chercheurs estiment ainsi que les températures maximales pourraient dépasser les 50 °C à la fin du siècle dans l'hexagone. En Australie, le mois de janvier a été le plus chaud jamais répertorié, avec une température moyenne pour la première fois supérieure à 30 °C. À l'échelle de la planète, le XXIe siècle compte 17 des 18 années les plus chaudes depuis 1880, ces quatre dernières années formant le top 4.
- Sur les 20 dernières années, deux fois plus de records de chaleur que de records de froid ont été enregistrés aux États-Unis.
- Le ratio était encore de 1,4 dans la décennie 1930.
- Cette tendance est perceptible sur toute la Planète et indique indéniablement un réchauffement du climat.
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