L'association de défense des animaux L214 a publié hier, une vidéo épinglant l'abattoir porcin de Houdan. L'association qui lutte contre l'exploitation et la maltraitance animale, poursuit l'établissement en justice.
Coups de pied, décharge électrique, aiguillons dans les yeux… L'association L214 a publié hier une nouvelle vidéo tournée fin novembre 2016, témoignant de l'insoutenable barbarie dans l'abattoir porcin de Houdan, dans les Yvelines. L214 porte plainte contre l'établissement pour maltraitance animale.
Sur le site de l'association, l'humoriste et chroniqueur Guillaume Meurice commente ces extraits vidéo et confronte, rapport d'inspection en main, le contenu du document aux gestes des employés. Une attitude contraire à la réglementation qui encadre la protection animale.
En avril 2016, l'abattoir de Houdan avait fait l'objet d'une inspection. Les services vétérinaires constatent alors certaines dérives, tel que l'usage systématique de la pile, tout en minimisant les faits, en reconnaissant «quelques gestes inappropriés.» Afin de «ne pas les déranger dans leur travail» et en raison du niveau sonore, l'inspecteur n'aurait pas non plus interrogé les employés de la chaîne de production. En conclusion, le rapport estime que «la maîtrise de la protection animale est en grande partie satisfaisante.»
Inacceptable pour l'association qui dénonce des agressions continues sur les porcs. Certains animaux perdent même connaissance après les nombreux coups.
«Le problème, c'est la colère»
Suite aux nombreuses vidéos de l'association l'an dernier, une commission d'enquête parlementaire avait fait 65 propositions, dont le renforcement de la vidéosurveillance dans les abattoirs (lire l'encadré).
Le directeur de l'abattoir Vincent Harang, a indiqué «ne pas cautionner» le comportement de l'employé mis en cause, qui a depuis été «écarté» de ce poste. «Après ça, nous avons fait une grosse réunion. Et depuis toujours, on forme tous nos employés», a-t-il ajouté.
Cet abattoir fut l'un des premiers de France à avoir opté pour un système de vidéosurveillance. Treize caméras étaient donc installées. Pour l'association, il est impossible que le directeur n'ait pas pris connaissance de ces images. «Tant que les vidéos resteront en circuit fermé au sein des abattoirs, il ne faut pas espérer que ce dispositif permette un contrôle efficace» déplore Brigitte Gothière, porte-parole de l'association.
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