Le PIB a plafonné à 0,2 % au deuxième trimestre. Les ménages, bien que plus optimistes, consomment peu.
Est-ce les beaux jours, la trêve estivale du mouvement des « gilets jaunes », la baisse du chômage ou un effet des mesures en faveur du pouvoir d’achat ? En juillet, pour le septième mois consécutif, la confiance des ménages s’est améliorée. L’indicateur, tel que le mesure l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), avait sombré en 2018. Malgré une croissance au deuxième trimestre qui plafonne à 0,2 %, il dépasse aujourd’hui sa moyenne de longue période (102 au lieu de 100).
Que dit cet agrégat statistique (qui n’est qu’un agrégat statistique) ? Que les quelque 2 000 Français interrogés chaque mois par les comptables nationaux sont plus optimistes sur leur situation financière passée et future. Et davantage enclins à « faire des achats importants ». Une tendance qui recoupe la perception de l’évolution des prix et du chômage : inflation maîtrisée d’un côté, bonne dynamique de l’emploi de l’autre.
Après les sommets de défiance atteints au plus fort de la crise sociale, la nouvelle ne manquera pas de conforter le gouvernement dans ses orientations. Mais cette sérénité statistique retrouvée a-t-elle eu des effets sur l’activité ? Peu pour le moment.
La hausse du pouvoir d’achat est là
Au deuxième trimestre, l’économie française n’a pas fait d’étincelles, selon la dernière estimation de l’Insee, publiée mardi 30 juillet. Plombée par le niveau de consommation des ménages, elle progresse à un train de sénateur, inférieure d’un dixième aux prévisions et au 0,3 % enregistré par le produit intérieur brut (PIB) pendant les trois premiers mois de l’année. En d’autres termes, ce n’est pas parce que les Français se sentent mieux qu’ils dépensent. Une retenue qui laisse perplexes nombre d’économistes.
Car la hausse du pouvoir d’achat est bien là. Les comptes nationaux sont formels : l’indicateur connaît une poussée inédite depuis dix ans, de l’ordre de 2,3 % sur l’année. Un rebond dopé par les mesures d’urgence annoncées en décembre 2018 par le président Emmanuel Macron, comme la revalorisation de la prime d’activité et la prime exceptionnelle versée par certaines entreprises à leurs salariés.
Le problème (pour la croissance), c’est que ces gains ont été largement mis de côté. « Le taux d’épargne [qui dépasse les 15 %] atteint des niveaux qu’on observe plutôt en période de crise ou quand les Bourses dégringolent », fait remarquer Mathieu Plane, économiste auprès de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).
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