La secrétaire d’Etat auprès de la ministre chargée de la transition écologique et solidaire souligne que « les changements profonds de politiques publiques prennent du temps ».
Un an après la démission du gouvernement de Nicolas Hulot, le 28 août 2018, qui dénonçait la politique des « petits pas » en matière écologique, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat auprès de la ministre chargée de la transition écologique et solidaire, défend l’idée que les changements « prennent du temps ».
Le gouvernement s’est-il remis du traumatisme causé par la démission de Nicolas Hulot il y a tout juste un an ?
Nicolas Hulot, c’est un lanceur d’alerte, une grande voix de l’écologie. Il avait accepté l’aventure gouvernementale, mais participer à cette aventure suppose de savoir se coltiner le réel, de faire des compromis, d’avancer étape par étape. Il avait beaucoup plaidé pour que son ministère s’appelle transition écologique et solidaire, or, l’idée même de transition, c’est d’y aller progressivement.
Lui est dans une posture qui consiste à dire que ça ne va jamais assez vite ou assez fort. Il faut que nous arrivions à montrer que, de façon plus pragmatique, plus collective, on sait faire avancer les grands dossiers et mener les indispensables transformations de notre société. L’ambition du président de la République et du premier ministre est intacte, et même renforcée.
Nicolas Hulot s’est confronté avec Emmanuel Macron sur le CETA en juillet. Est-il en train de devenir un opposant ?
Cela marque en tout cas un infléchissement de son positionnement. J’ai été surprise, car c’est un sujet auquel il a contribué positivement : il s’était impliqué dans l’obtention d’un veto climatique. Autant on peut avoir beaucoup d’inquiétudes sur l’accord de libre-échange avec le Mercosur, autant le CETA avait été fortement amélioré.
Sa position pose la question de savoir si la transition écologique est compatible ou non avec le libre-échange et l’économie de marché. Ma réponse est oui. Dire que l’on va fermer les frontières à tout n’est pas la solution. Nous n’avons pas d’alternative à l’économie de marché en tant que système. Elle a sorti des centaines de millions de personnes de la pauvreté dans le monde pendant les trente dernières années. Mais il faut passer à une nouvelle phase de son développement, que tous les acteurs économiques soient comptables des impacts sociaux et environnementaux de leur action.
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