Emmanuel Macron a accordé sa première grâce présidentielle, partielle, à une détenue de 73 ans, condamnée en 1988 à perpétuité pour meurtre, a annoncé dimanche 27 mai l’Elysée, confirmant une information du Journal du dimanche. Sa peine est commuée à vingt ans de prison, commençant au moment de la signature du décret présidentiel, soit vendredi dernier.
Isabelle, une ex-prostituée originaire de Guadeloupe, est emprisonnée depuis trente ans pour le meurtre d’un de ses clients et est détenue dans un hôpital psychiatrique de Rennes. Son régime de détention, très sévère, ne permettait pas, par exemple, de bénéficier de « sorties thérapeutiques organisées sous encadrement psychiatrique »,a expliqué son avocate, Me Virginie Bianchi, à La1ere.fr. « Les personnes en psychiatrie ont souvent accès à des activités très encadrées, comme des cours de cuisine par exemple. Pour ces leçons, le personnel peut être amené à conduire les patients au marché. Mais comme Isabelle est détenue, elle ne peut jamais y participer. Pour quelqu’un qui a une tendance à la dépression, ça n’aide pas d’être exclue du groupe », a-t-elle décrit au Figaro.
L’Elysée invoque une décision « humanitaire »
Cette situation avait conduit son avocate et la contrôleuse générale des lieux de privations de liberté, Adeline Hazan, ainsi que plusieurs députés, à demander une grâce au président. La première demande avait été déposée en septembre 2015 auprès de François Hollande et était restée sans réponse ; la deuxième l’avait été en mars auprès d’Emmanuel Macron.
L’Elysée a évoqué une décision « humanitaire » pour cette détenue qui souffre de graves problèmes psychiatriques.
Les grâces présidentielles, décidées « pour des situations inacceptables ou humanitairement difficiles », selon l’Elysée, sont de moins en moins utilisées en France, la dernière en date étant celle de Jacqueline Sauvage, accordée par François Hollande à la fin de 2016.
Deux ont été décidées en 2016, cinq en 2015 et aucune en 2014, contre une centaine par an au début des années 2000. Au début des années 1990, on en comptait jusqu’à 500, chaque année, en raison des grâces collectives, supprimées ensuite par Nicolas Sarkozy en 2008.
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