A 26 ans, Emmanuel ouvre ses mails pro à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Prévoyant d’habiter avec sa copine, il va devoir trouver un nouvel équilibre.
Depuis le 1er janvier 2017, les salariés des entreprises employant 50 personnes au minimum disposent d’un droit à la déconnexion. Les entreprises doivent ouvrir des négociations pour – forçons le trait – éradiquer les mails boulots à la maison.
Beaucoup d’entreprises et de salariés n’avaient pas attendu cette mesure pour aménager leur « temps de connexion » entre boulot et maison.
Nous avons lancé un appel à témoin pour recueillir les témoignages. Voici celui d’Emmanuel, 26 ans, chef de projet informatique dans la logistique (marchandises) depuis cinq ans.
Ce que j’apporte chez moi
La semaine, j’envoie des mails à n’importe quelle heure, parce que je le peux et parce que je le veux. Je dispose d’un téléphone personnel et d’un téléphone professionnel. Quand je rentre chez moi, vers 20 heures, j’ai tout de même tendance à oublier ce dernier dans ma bagnole, dans ma veste ou à le laisser mourir d’un manque de batterie.
C’est rare qu’il soit posée sur la table du salon, à la maison.
Le matin, je regarde mes mails professionnels au petit-déjeuner et dans les embouteillages. Il arrive aussi que j’utilise mon téléphone pro en guise de réveil. Dans ce cas-là, regarder mes mails devient la première chose que je fais en me levant.
Le week-end, c’est la déconnexion totale. Ma copine habitant loin, nous nous voyons uniquement le week-end. Au début, elle pétait des câbles quand je consultais mes mails pro. Nous avons un deal maintenant : pas de boulot quand elle est là (c’est-à-dire du vendredi soir jusqu’au dimanche soir). Nous envisageons de nous installer ensemble. Il faudra qu’on trouve un équilibre. Mon père m’a dit que le jour où je m’installerai en couple, je devrai changer de poste au travail. Mes collègues ne comprendraient pas mon changement de rythme.
Pendant les vacances, je ne me sépare pas tout de suite de mes deux téléphones. J’avoue avoir du mal à décrocher du boulot.
J’essaie de ne pas travailler plus de deux heures par jour et privilégie le temps pour moi. Quand mon téléphone pro tombe en rade de batterie, j’attends mon retour de congé pour le rebrancher.
Quand je suis au boulot, il m’arrive de m’occuper de tâches personnelles. Comme imprimer un billet de train, faire ma déclaration d’impôts etc. Je dois y passer une vingtaine de minutes par jour environ.
Lire la suite - Emmanuel, 26 ans : « Ma copine pétait des câbles à cause de mes mails pro »
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