Martyn Dade-Robertson, de la Newcastle University, a présenté avec ses collègues, lors d’un colloque, un curieux travail traitant de l’effet de la pression sur la souche K12 de la bactérieEscherichia coli, micro-organisme fétiche des biologistes. Dans un article qu’il a rédigé sur le site The Conversation, il s’adresse au profane pour faire comprendre l’intérêt d’une telle étude et commence par l’énigme résolue des mystérieuses constructions sous-marines de l’île de Zakynthos, en Grèce. Découvertes en 2013 par des touristes à quelques mètres de profondeur, elles ont enflammé les imaginations, certains y voyant les ruines de l’Atlantide.
Leur analyse détaillée et l’absence totale de vestiges accessoires ont conduit à une conclusion toute différente : ces formations ont été édifiées par des bactéries mangeuses de méthane, il y a fort longtemps, à une profondeur plus élevée. Elles ont formé une matrice extracellulaire, faite de polymères, qui a solidifié le sédiment. L'érosion a ensuite, plus récemment, dégagé des restes aux formes étranges.
Cette matrice est un « biofilm », structure collective que les bactéries construisent sur un substrat dur ou mou, géologique ou biologique, comme nos dents et notre tube digestif. Elles y trouvent un gîte confortable, s’y organisent un réseau de communication et trouvent probablement là un moyen d’échanger plus facilement leurs gènes. Ces unicellulaires ont ainsi quelque chose de multicellulaire.
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