Après United Airlines, c'est au tour de Delta Air Lines de voir son image ternie sur les réseaux sociaux. Une famille californienne a été débarquée d'un avion à l'aéroport de Maui, à Hawaï, le 23 avril dernier. La vidéo de l'altercation avec le personnel de bord, au cours de laquelle le couple a été menacé d'aller en prison et de perdre la garde de ses deux enfants âgés de 1 et 2 ans, a été mise en ligne sur Youtube mercredi.
Brittany et Brian Schear, de Huntington Beach en Californie, ont raconté à plusieurs chaînes américaines dont NBC News, qu'ils rentraient d'Hawaï avec leurs deux bambins lorsqu'on les a chassés de leur avion. Ils avaient bien acheté quatre billets pour le vol 2222 entre Hawaï et Los Angeles. Mais ils devaient initialement voyager avec leur fils aîné âgé de 18 ans. Ce dernier a finalement pris un autre vol. Le couple a signalé au personnel au sol que l'un des bambins, qui aurait voyagé dans leurs bras, prendrait finalement ce siège. Brian Schear a précisé que cela n'avait posé aucun problème à l'embarquement, en dépit du fait que le billet n'était pas au nom de leur petit garçon. Mais une fois dans l'appareil, le personnel de bord a demandé au couple de laisser cette place à un passager sur liste d'attente, en raison d'un surbooking.
«Vous iriez en prison et vos enfants seraient confiés à une famille d'accueil»
«J'ai acheté ce billet, j'ai payé», a argumenté le père de famille. «Si vous n'obéissez pas, c'est une offense fédérale. Vous pourriez aller en prison et vos enfants seraient confiés à une famille d'accueil», lui a-t-on répondu sans embage. «On a deux petits enfants, il est minuit, on a nulle part où aller», a plaidé Brian Schear, avant que son interlocuteur, hors-champ dans la vidéo, ne close le débat: «Débrouillez-vous tout seuls.» Impossible de voir s'il s'agit d'un agent de sécurité, d'un employé de Delta Airlines ou de l'aéroport.
À plus de minuit, les Shear ont dû trouver un hôtel, un transport et acheter de nouveaux billets pour un autre vol retour, le lendemain, sur une autre compagnie aérienne. Brian Schear affirme n'avoir reçu aucune compensation de la part de Delta Air Lines. La compagnie a fait savoir par communiqué, jeudi, qu'elle était «désolée pour l'expérience malheureuse» de cette famille et qu'elle entrerait en contact avec elle pour la dédommager. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une affaire de surbooking, contrairement à la mésaventure du médecin traîné de force hors d'un vol United Airlines, début avril. Mais la façon dont cette famille a été menacée a suscité l'émoi des internautes. «Renvoyez les employés concernés et laissez-les se débrouiller tout seuls», lance l'un d'entre eux. Un autre ajoute: «Parfois, ce que les gens veulent, ce n'est pas une compensation… mais juste être bien traités.»