Aujourd'hui, en France, dans l'illégalité la plus totale, des hommes offrent leur sperme à des couples homosexuels, hétérosexuels ou des femmes seules en mal d'enfant. Sur Internet, ils proposent de délivrer leur semence de manière "artisanale" - à l'aide d'une pipette de Doliprane - ou "naturelle", via un rapport sexuel. Célibataires ou en couple, parfois pères de famille, ces super-géniteurs ont une descendance qui peut compter jusqu'à 50 enfants. Extrait de "Super-géniteurs : Enquête sur le don de sperme sauvage en France", de Sarah Dumont, aux Editions Michalon (1/2).
Alexandre, alias Glenn sur le site Co-parents.co, répond avec entrain à ma recherche de témoins. Il a 24 ans et vit dans une résidence située sur les hauteurs d’un golf près de Fuveau, à une trentaine de kilomètres d’Aix-en-Provence. Frigoriste électricien, il ne travaille qu’à mi-temps, mais son salaire lui assure un bon niveau de vie. Du temps libre, il en a. Et il a choisi de l’offrir à des femmes ou des couples en mal d’enfants. "Je ne suis pas encore prêt à fonder ma propre famille. La qualité de mon sperme est au top. Autant le mettre à profit", me dit-il. Soit.
Un an et demi plus tôt, ce sont deux amies, amoureuses depuis cinq ans, qui l’ont sollicité. Issu d’une famille traditionnelle, le jeune homme n’avait jamais imaginé qu’un couple homosexuel puisse fonder une famille.
"À force d’en parler avec elles, j’ai pris conscience de leur souffrance. Ça m’a motivé de savoir que je pouvais rendre des gens heureux. Ma mère, secrétaire médicale, m’a éduqué à l’ancienne, avec l’idée que l’on se marie avec la femme qu’on aime avant de lui faire des enfants. Si elle savait que je suis donneur, elle me giflerait. Pour elle, c’est juste impensable !".
Ce n’est pas non plus avec ses amis d’enfance, dont certains sont homophobes, qu’il aurait pu aborder la (...)lire la suite sur Atlantico