Arrivés en tête dans quatre arrondissements lors des européennes, les écologistes peaufinent leurs listes. Ils aimeraient ne plus être de simples supplétifs des socialistes.
Yannick Jadot a annoncé la couleur début juin, dans l’euphorie de son score surprise aux élections européennes : en mars 2020, les écologistes ont l’ambition de « gagner Paris ». Ils rêvent que la ville où a été signé l’accord mondial sur le climat passe aux mains d’un maire écolo.
Depuis, les militants verts de la capitale s’activent pour relever le défi. Ils peaufinent leurs futures listes, négocient des alliances, réfléchissent à leur programme. Objectif : présenter une offre globale à l’automne. Le sujet sera évoqué lors des journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), à Toulouse, du 22 au 24 août.
Le pari s’annonce cependant ardu pour David Belliard, l’élu parisien choisi pour mener la bataille. Gagner Paris implique en effet un double succès pour les écologistes. Il faut d’abord que la « gauche plurielle », dont ils font partie, conserve la mairie qu’elle dirige depuis 2001, ce qui n’a rien d’évident compte tenu des appétits des macronistes, et de leurs excellentes performances à Paris lors des derniers scrutins. Aux européennes, la liste soutenue par La République en marche (LRM) est arrivée largement en tête, avec 32,9 % des suffrages, un de ses meilleurs résultats à l’échelle nationale.
« Plus être des supplétifs »
Pour conquérir l’Hôtel de ville, les écologistes doivent ensuite prendre l’ascendant au sein de leur propre camp. Donc arriver devant leurs alliés socialistes. « Les grandes réalisations du mandat qui s’achève, comme le plan vélo ou la reconquête des voies sur berges, ont été effectuées grâce à notre groupe, relève David Belliard. Mais nous ne voulons plus être des aiguillons ou des supplétifs. Paris doit devenir une vraie ville écolo. »
Aux européennes, la liste Jadot a nettement devancé à Paris celle soutenue par le Parti socialiste. Pour les futures municipales, en revanche, tous les sondages accordent à ce stade une prime à la maire sortante, Anne Hidalgo. Ses listes obtiendraient 20 % à 25 % des voix, contre 13 % à 15 % pour celles de EELV. « Dépasser Hidalgo n’a rien d’évident, concède une figure des écolos parisiens. Mais ce n’est pas impensable si elle commet une erreur durant la campagne… et si nous, nous n’en faisons pas ! »
Antoinette Guhl, qui sera tête de liste dans le 20e arrondissement, se veut modeste, elle aussi. « Peut-on inverser le rapport de force avec le PS ?, demande-t-elle. Nos scores des européennes permettent en tout cas d’envisager la victoire de l’écologie dans plusieurs arrondissements, pour réussir ensuite le troisième tour », c’est-à-dire l’élection du maire de Paris par les conseillers désignés dans chaque arrondissement.
Lire la suite : Comment les Verts préparent la « bataille de Paris »
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