Plutôt qu’un « coup de rabot » général, repenser l’organisation et la nature des services rendus au plus près des besoins réels permet d’économiser sans réduire l’efficacité, expliquent les universitaires Sébastien Dony et François Meyssonnier dans une tribune au « Monde ».
Tribune. La maîtrise des dépenses publiques françaises est estimée nécessaire par la Commission européenne, la Cour des comptes française et tous les grands organismes économiques nationaux et internationaux. Les avis d’un grand nombre d’économistes, les sondages d’opinion et les votes exprimés lors des dernières élections nationales convergent pour indiquer que la performance des politiques publiques françaises n’est plus jugée suffisante et que le rapport coûts-avantages est devenu insatisfaisant pour beaucoup.
Des efforts sont engagés au niveau des dépenses de l’Etat ou des hôpitaux, mais cela est beaucoup moins vrai dans les collectivités locales. Le gouvernement insiste actuellement pour que celles-ci prennent leur part de la baisse des dépenses publiques, mais les élus locaux estiment cette orientation peu souhaitable ou difficile, et s’y engagent avec beaucoup de réticences. Une fois éliminés les gaspillages manifestes et les avantages acquis excessifs, la recherche d’économies indifférenciées dans une logique de rabot trouve en effet rapidement ses limites dans la mesure où l’appareil administratif communal est pris dans des contraintes institutionnelles et politiques qui limitent le volontarisme politique en matière budgétaire.
« Metz a classé les jardins municipaux en quatre catégories. Et des standards d’entretien spécifiques ont été fixés pour chacune d’entre elles, afin d’éviter surenchère et gaspillage »Pourtant, les actions de réduction des coûts menée dans certaines collectivités locales au niveau des prestations de services aux usagers semblent une voie novatrice et efficace pour diminuer les dépenses sans nuire au service rendu, au contraire. Metz, par exemple, a classé les jardins municipaux en quatre catégories : jardins de prestige, jardins traditionnels, jardins naturels et jardins sauvages.
Des standards d’entretien spécifiques ont été fixés pour chaque catégorie, afin d’éviter surenchère et gaspillage....
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