Paris (AFP) - Le tribunal a commencé jeudi à examiner le fond du dossier de trafic de drogue dans lequel ont été saisis 52 kilos de cocaïne ensuite volés au 36 quai des Orfèvres, après des débats houleux, la défense soulignant de possibles liens entre les deux dossiers.
Mercredi au premier jour de l'audience, les avocats de la défense ont demandé un supplément d'information. Ils souhaitent que la justice cherche à déterminer si la cocaïne n'a pas été fournie par un indicateur de la police, surnommé Robert et soupçonné, dans le cadre du deuxième dossier, d'avoir participé à l'écoulement de la drogue après son vol au "36" dans la nuit du 24 au 25 juillet 2014.
Jeudi à la reprise de l'audience, la présidente a annoncé que le tribunal a décidé de ne trancher la question de ces éventuelles nouvelles investigations qu'après l'examen du fond du dossier, entraînant les protestations des avocats de la défense qui ont annoncé qu'ils envisageaient de faire appel de cette décision.
"Vous nous privez d'un élément de fond fondamental", a dénoncé Me Thomas Bidnic, conseil de l'un des principaux prévenus, "les débats au fond vont commencer de façon totalement biaisée". "Ce serait une mascarade d'aller plus loin", a-t-il ajouté, précisant que sont client envisageait de faire usage de son droit au silence.
Restera à l'audience le "fantôme de toutes ces questions non-résolues", a quant à lui souligné Me David Missistrano, autre avocat de la défense, qui avait demandé que la procédure du vol soit versée aux débats du procès du trafic.
Selon lui, à chaque procès-verbal qui sera évoqué à l'audience, se posera la question de savoir s'il n'a pas été rédigé par un policier mis en cause dans l'affaire du vol.
Dans cette affaire, toujours en cours d'instruction, le parquet a requis en fin de semaine dernière le renvoi de onze suspects, dont cinq policiers, devant le tribunal.
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