En 2014, la plateforme d'échange tokyoïte MtGox s'était fait dérober l'équivalent de 450 millions de dollars. Il s'agissait alors du plus gros "braquage virtuel" enregistré jusque-là, poussant d'ailleurs cette place de marché à la faillite. Un triste record qui vient d'être battu. En effet, CoinCheck, une plateforme d'échange de cryptomonnaies, elle aussi installée au Japon, a annoncé il y a quelques jours avoir été victime d'un vol spectaculaire. Des hackers sont parvenus à pénétrer dans ses serveurs et y détourner en nems (XEM) l'équivalent de 58 milliards de yens, soit entre 520 et 530 millions de dollars ! Le nem est la 10e monnaie virtuelle la plus importante, selon plusieurs sites spécialisés.
En début de semaine, suite à cette catastrophe, CoinCheck a dû suspendre la quasi-totalité de ses activités et seul le bitcoin restait échangeable sur cette plateforme. L'Agence japonaise des services financiers va se charger de réaliser un audit de la situation, mais a d'ores et déjà signalé que CoinCheck devrait améliorer la protection de ses clients pour pouvoir opérer de nouveau. Yoshihide Suga, porte-parole de cette agence, estime que pendant que les autorités prennent le temps de trouver la cause de cet incident, des commissions devraient se charger de réfléchir à de nouvelles règles devant permettre de mieux protéger les détenteurs de cryptomonnaies, tout en régulant ces nouvelles monnaies. Il faut dire que le phénomène cryptomonnaies est très présent au Japon, si bien que sur le mois de décembre 2017, un tiers des transactions en bitcoins étaient effectuées en yens, et ce, alors que bitFlyer (première plateforme d'échange japonaise) compte aujourd'hui plus de 1 million d'utilisateurs.
Un remboursement et des reproches
Cherchant à rassurer très vite ses clients, CoinCheck a signalé qu'elle rembourserait sur ses fonds propres les 260 000 clients impactés par ce vol. Cela n'a pas empêché la plateforme d'être la cible d'attaques de la part du gouvernement, qui lui reproche d'avoir stocké les actifs en cryptomonnaies de ses clients sur des serveurs connectés à des réseaux externes, les rendant ainsi plus vulnérables aux attaques. "Nous prendrons les mesures administratives nécessaires, y compris en procédant à des inspections sur place", déclare Taro Aso, ministre des Finances, regrettant un "manque de connaissances basiques et de sens commun".
Lire la suite : CoinCheck victime du plus gros braquage "virtuel" de cryptomonnaies