Nora est surveillante dans un collège classé REP de banlieue parisienne. Tous les mercredis, elle raconte son expérience, parfois incroyable, sur Le Point.fr.
Elle s'appelle Nora Bussigny, elle a 20 ans, et pour financer ses études, elle a pris ce qu'elle pensait être « le job idéal » : « assistante d'éducation » ou « Assed » dans le jargon de l'Éducation nationale. Depuis un an, Nora est donc surveillante dans un collège classé REP (réseau d'éducation prioritaire, ex-ZEP) – que nous ne nommerons pas – en banlieue parisienne. Ce contrat de 18 heures lui permet d'assurer en parallèle sa licence de lettres classiques et de se confronter à un public auquel elle enseignera peut-être un jour.
« Les élèves sont un peu turbulents, mais pas méchants »
Pour décrocher le « job », Nora a passé un court entretien avec deux conseillers principaux d'éducation (« CPE »). La jeune femme, qui n'avait aucune expérience avec les enfants ou les adolescents, n'a pas eu à étaler ses motivations tant ses interlocuteurs semblaient avoir besoin d'elle. L'un d'eux lui a tout de même précisé : « Les élèves sont un peu turbulents, mais pas méchants. » C'est ainsi que Nora a appris qu'elle travaillerait dans un établissement dit difficile.
Aucune formation ne lui a été dispensée. « On m'a juste remis un vieux manuel à destination des Assed, avant de me dire : Vous apprendrez en situation ! raconte cette brune dynamique et volubile.
10 « pions » pour 700 élèves
Inexpérimentée, l'une des seules femmes et de loin la plus jeune, Nora appréhendait un peu sa première rentrée. Elle et ses neuf collègues « pions » allaient devoir encadrer sept cents élèves. Les deux « anciens » de l'équipe l'avaient avertie des méthodes « hyper laxistes » du principal, ce qui n'était pas pour la rassurer. Mais (...)