Far Cry fait partie des licences incontournables d'Ubisoft et revient avec un nouvel opus dont on attendait beaucoup. Finalement, on retrouve la recette déjà goûtée dans les 3e et 4e volets, sans que le sel des angles politiques entrevus depuis la première présentation de Far Cry 5 ne vienne rehausser la saveur du plat que nous sert l'éditeur français.
Après les montagnes de l'Himalaya et les vallées préhistoriques, c'est au tour du comté de Hope dans le Montana de servir de terrain de jeu à la série Far Cry. C'est donc dans l'Amérique profonde que nous entraîne Ubisoft. Dans la peau d'un adjoint du shérif local, le joueur découvre qu'un énigmatique gourou prêche pour imposer une religion en utilisant des méthodes violentes. Un sujet délicat, mais ô combien actuel, qui nous fait alors miroiter un jeu aux accents engagés, égratignant pourquoi pas les États-Unis de Trump. On se rend toutefois vite compte que Far Cry 5 reste un jeu vidéo et non pas un pamphlet politique.Le Montana sous son plus beau jour
En bon jeu Ubisoft, FC5 offre un monde ouvert vaste et particulièrement beau. Les paysages ne sont certes pas très variés, mais que l'on se trouve en montagne ou en plaine, l'émerveillement reste total aux lacs, rivières et prairies que nous offre le Montana. On pourrait même parfois se laisser tenter de gambader au hasard dans les forêts, à la recherche de panoramas au détour d'une clairière. La faune est quant à elle bien présente avec des cerfs, des bisons et autres élans dont on vient troubler la quiétude, ou encore des animaux plus dangereux comme les ours, les loups et les carcajous — sortes de marmottes enragées qui ne sont pas sans rappeler les ratels de Far Cry 4.De bien beaux paysages. (crédit : Gamekult)
L'infiltration a disparu
Cette routine dans les différentes quêtes est à la fois ce qui peut plaire et ce qui peut rebuter dans Far Cry 5. Toutefois, si l'on décide de s'accrocher à ce rythme, il faut composer avec un défaut majeur : l'IA des adversaires. Far Cry fait la part belle aux échanges de coups de feu bien gras, mais il est censé être possible de se montrer plus discret, éliminant les ennemis dans le feutré. On s'arme alors d'un arc, de couteaux de lancer ou d'un bon vieux silencieux et on part à l'assaut, tapis dans les fougères. Un tour de la zone permet de marquer méticuleusement tous les "cinglés" — nom donné aux membres de la secte — pour ensuite les éliminer un à un. Nous voilà prêts. Un sniper isolé sur un toit s'offre à nos flèches. On décoche. Paf ! En pleine tête. La cible s'écroule sans un bruit, hors du champ de vision de ses camarades. On passe au suivant ? Non. Toute la troupe se trouve alertée et part à notre recherche. Pour l'infiltration, il faudra repasser et le nettoyage se finit souvent à la grenade et à la mitrailleuse lourde. Dommage.Le deuil de cette part du jeu étant fait, il nous reste le fil conducteur de l'histoire pour profiter de Hope County. Malheureusement, celui-ci n'est pas exactement à la hauteur de nos attentes. Les grands méchants manquent de profondeur et nous laissent sur notre faim. Tout n'est pas noir non plus. On peut saluer une VF travaillée, avec des dialogues aussi vulgaires qu'imagés et quelques piques envers le président américain. Un poil léger pour sauver totalement l'affaire.
Une carte découpée en 3 zones, classique. (crédit : Gamekult)
Le jeu offrira plusieurs dizaines d'heures à ceux qui souhaiteront en fouiller les recoins. La trame principale est en plus complétée par le mode Arcade et son éditeur de niveaux. Tout le monde pourra ainsi créer ses propres missions et les partager avec la communauté des joueurs. Si les contributeurs de ce système sont prolifiques, il y a de quoi ajouter de bonnes heures.
Si vous aimez les mondes ouverts à la sauce "Ubi", vous trouverez tout de même votre compte dans Far Cry 5. Ce dernier souffre cependant de la comparaison avec l'autre grande licence récemment renouvelée : Assassin's Creed, avec son dernier épisode Origins. Si celle-ci a su admirablement rebondir avec Origins, ce n'est pas le cas de Far Cry avec son numéro 5.
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