Vous connaissez les prêteurs sur gage ? Ces boutiques glauques qu’on voit souvent dans les films américains et dans lesquelles les personnages en rade d’argent déposent un objet pour obtenir du cash ? En Chine, il semblerait que ce métier se renouvelle sur Internet.
Plusieurs journaux locaux, repris par le journal officiel du parti et les correspondants du Monde et de The Financial Times (FT) à Pékin, rapportent que des étudiantes envoient des photos d’elles nues afin de toucher de l’argent. Le gage est donc ici leur intimité.
Taux d’intérêt de 30 %
Selon le Nandu Daily, de la province du Guangdong, les prêteurs demandent aussi les coordonnées des parents de l’emprunteur, ainsi qu’une copie de leurs documents d’identité. Une fois tout ça envoyé, la somme versée peut atteindre les 15 000 yuans (soit un peu plus de 2 000 euros).
Le journal a recueilli le témoignage d’une étudiante sous le pseudonyme de Lili. Elle raconte que le taux d’intérêt s’appliquant sur les 500 yuans qu’elle a empruntés atteint désormais les 30%. A force de délais, et d’emprunts renouvelés pour combler sa dette, elle s’est retrouvée redevable de 55 000 yuans. C’est là que ces prêteurs ont exigé le cliché, avant de menacer de le balancer.
Selon elle, beaucoup de ses camarades auraient recours à ce genre de pratiques. Le Nandu Daily publie des captures d’écran de conversations sur des sites qui mettent en relation prêteurs et emprunteurs particuliers, où ces derniers se servent explicitement de l’image intime pour faire pression.
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