Paris (AFP) - "Fumer du cannabis, c'est illégal. Sur la route, ça peut être fatal": le gouvernement a lancé jeudi une campagne contre la conduite après usage de stupéfiants, avant la prochaine généralisation de tests salivaires de dépistage, plus fiables.
Ces tests, déjà expérimentés dans onze départements, seront disponibles "d'ici la fin d'année, au plus tard début 2017", a affirmé le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe. Ils permettent de détecter cannabis, cocaïne et dérivés (crack), amphétamines (ecstasy) et opiacés (morphine, héroïne).
Avec cette campagne (spots radio, film d'animation et dépliant BD) axée sur le cannabis, de loin la drogue la plus consommée, et ces nouveaux kits salivaires, "le but est de sensibiliser aux dangers de la consommation avec la conduite et de passer un message clair: les choses vont changer parce qu'on pourra contrôler plus facilement", a déclaré Emmanuel Barbe, qui s'attend à "une explosion" des cas positifs.
En 2015, 58.247 délits pour usage de stupéfiants ont été constatés sur 118.476 dépistages réalisés.
Au lieu de devoir emmener un conducteur positif pour une prise de sang de confirmation, les forces de l'ordre prendront les sanctions nécessaires en cas de test positif. Un deuxième prélèvement de salive sera ensuite envoyé en laboratoire pour analyses. "Dans 99% des cas, le premier test est confirmé en laboratoire", selon Emmanuel Barbe.
"La salive est le seul fluide qui permet de détecter une consommation récente, susceptible d'interférer avec la conduite", explique Jean-Pascal Assailly, psychologue et chercheur à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar).
"Le cannabis altère principalement les aspects les plus automatisés de la conduite: la distance latérale par rapport au trottoir et la distance longitudinale avec le véhicule qui précède", souligne-t-il. Sur cet aspect, un joint présente des effets équivalents à une alcoolémie entre 0,3 g/l et 0,7 g/l. "Son effet sédatif augmente aussi le temps de prise de décision en situation d'urgence", ajoute-t-il.
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