Les eurodéputés ont fixé des « lignes rouges » pour les négociations, refusant un accord, notamment commercial, sur la future relation avec le Royaume-Uni avant son retrait de l’UE.
Réunis hier en séance plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont voté à une large majorité une résolution fixant plusieurs « lignes rouges » pour les discussions sur le Brexit. Le Parlement européen devra en effet approuver en fin de course tout accord conclu avec Londres pour régler les modalités de sortie des Britanniques de l’Union. La résolution, adoptée par 516 voix pour, 133 contre et 50 abstentions, avait obtenu le soutien préalable du PPE (Parti populaire européen, droite), du groupe socialiste et démocrate (S&D), des libéraux de l’ALDE, des Verts et de la GUE (gauche radicale européenne). Elle souligne que le Royaume-Uni devra respecter tous les engagements financiers contractés comme Etat membre, une facture qui pourrait s’établir entre 55 et 60 milliards d’euros.
L’ex-dirigeant du parti britannique UKIP, l’europhobe Nigel Farage, a traité l’UE de « mafia » et ses membres de « gangsters ». « On nous adresse une demande de rançon ! », a-t-il tonné dans l’hémicycle. « Nous ne chercherons jamais à punir le Royaume-Uni […], nous devons simplement solder ses comptes, ni plus ni moins », a plaidé le négociateur en chef de l’UE pour le Brexit, Michel Barnier. Le texte insiste également pour que les termes du divorce soient fixés avant qu’un nouvel accord déterminant les relations entre le Royaume-Uni et l’UE ne soit conclu, contrairement au souhait de la première ministre britannique, Theresa May. Il prévoit toutefois que des discussions sur des « dispositions transitoires » pourront commencer pendant la période de deux ans prévue pour les négociations, si des « progrès tangibles » sont réalisés sur la voie d’un accord de retrait. La résolution appelle aussi à protéger les droits des trois millions de ressortissants européens qui résident au Royaume-Uni et du million de Britanniques qui habitent dans des pays de l’UE.
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