Trois années de confrontations entre les pilotes et la direction d’Air France ont pris fin lundi 17 juillet. Le Syndicat national des pilotes de lignes (SNPL) a validé la création du projet « Boost », une compagnie filiale à bas coûts de fonctionnement. A l’issue d’une participation massive (près de 83%), 78,2% des adhérents du syndicat ont dit oui à la création de cette nouvelle compagnie.
Début juin, à l’issue d’un débat interne assez vif, le SNPL avait décidé de mettre l’avenir de Boost entre les mains des pilotes. Toutefois, le syndicat a pris à contre-pied la direction d’Air France. Cette dernière aurait souhaité que la consultation porte uniquement sur son projet d’accord ; pour obtenir le même résultat qu’en février, quand une majorité des pilotes (58,1 %) avait approuvé la création d’une filiale low cost. Un espoir déçu.
Le SNPL a préféré offrir trois choix à ses seuls adhérents. Ces derniers pouvaient opter pour le projet de la direction, pour celui préparé par le syndicat ou simplement rejeter tout accord. Une dernière éventualité que ne semblait pas retenir le SNPL.
Boost, un dossier vital pour Air France
Furieuse, la direction d’Air France, dans un courrier adressé aux pilotes, avait indiqué « regretter la décision prise par le SNPL d’intégrer dans la consultation un texte qui ne l’engage pas ». Elle a prévenu aussi de son refus « de signer » un nouvel accord si le projet proposé par le SNPL l’emportait.
Ferme sur ses positions, Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM, a aussi averti les pilotes. Si l’accord validé par la direction ne rassemblait pas la majorité des voix, le projet de compagnie à bas coûts ne serait pas abandonné. Loin de là. Dans cette hypothèse, le PDG convoquerait un conseil d’administration d’Air France-KLM pour créer Boost mais sur d’autres bases.
Pour Air France, le lancement de Boost est vital. Elle devrait lui permettre de retrouver une compétitivité face aux compagnies du Golfe, notamment sur certaines lignes déficitaires. Philippe Evain, président du SNPL, est lui aussi convaincu que Boost sera lancée. Selon lui, les deux propositions, de la direction et du SNPL, ne sont rien d’autre que « les deux faces d’un même accord ».
Le président du syndicat rappelle que le projet d’accord, proposé par le SNPL, fait aussi la part belle aux « efforts de productivité ». « Environ 40 millions d’euros alors que l’entreprise se porte très bien », pointe M. Evain. Il rappelle qu’Air France devrait « dégager environ un milliard d’euros de bénéfices en 2017, après déjà 800 millions en 2016 ».
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