Dans l'espoir de diminuer l'impact écologique de la production des pneumatiques, les fabricants se penchent, depuis plusieurs années, sur la synthèse d'isoprène par fermentation de biomasse. Un processus qui s'avère délicat à mettre en œuvre. Mais des chercheurs issus de plusieurs universités des États-Unis, en tête desquelles l'université du Minnesota, pourraient bien avoir trouvé la solution dans leurs approches et leurs compétences variées et complémentaires.
Rappelons que l'isoprène est un composé chimique de base -- un monomère -- du caoutchouc lequel sert à la fabrication des pneumatiques. Classiquement, il est produit par rupture thermique -- ou craquage, -- de molécules de pétrole. Puis il doit être extrait et purifié avant d'être amené à former les longues chaînes de polymères qui composent les pneus de nos voitures.
La recette du bio-isoprène
L'idée de nos chercheurs américains : opter pour un procédé de synthèse hybride qui, partant de biomasse, combine une fermentation à l'aide de microbes et un raffinage catalytique conventionnel, similaire à celui opéré sur du pétrole.
Dans une première étape, on procède à une fermentation microbienne de sucres (glucose, etc.) dérivés de la biomasse. On obtient alors un acide itaconique. On le fait ensuite réagir avec de l'hydrogène et du méthyl-THF. Enfin dans une troisième étape -- et c'est celle qui porte réellement l'innovation --, on procède à la déshydratation du méthyl-THF en isoprène grâce à un catalyseur récemment découvert à l'université du Minnesota et baptisé P-SPP (Phosphore auto-Pillaril Pentasil). Résultat : un rendement qui atteint les 90 % et rend économiquement viable le bio-isoprène.
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