« Il y a un faisceau aujourd’hui de présomptions qui nous dit que ce sont les pesticides qui sont à l’origine de ces malformations », estime le député européen.
Interrogé sur RTL, le député européen Yannick Jadot a réclamé lundi 8 octobre la création d’un registre national sur les cas de malformations, après la médiatisation récente de plusieurs cas de bébés nés sans mains, bras ou avant-bras dans trois endroits différents en France.
« On ne veut pas voir » en France les effets des pesticides sur la santé, a accusé la tête de liste d’EELV pour les européennes, se disant « absolument scandalisé par cette affaire ».
« Ce qu’on ne veut pas voir aujourd’hui, c’est qu’il est très probable que ces malformations soient liées aux pesticides, toutes les familles qui ont été touchées par ces malformations vivent à côté des champs de maïs et des champs de tournesol. »Les enquêtes de l’agence sanitaire Santé publique France, publiées jeudi, n’ont pas permis de mettre en évidence les causes de ces malformations. Appelée « agénésie transverse des membres supérieurs », cette absence de formation d’une main, d’un avant-bras ou d’un bras au cours du développement de l’embryon représente moins de 150 cas par an en France.« Il y a un faisceau aujourd’hui de présomptions qui nous dit que ce sont les pesticides qui sont à l’origine de ces malformations », a insisté M. Jadot, qui fut candidat à la présidentielle en 2017.
« On ne veut pas savoir »
« On enlève les moyens des associations qui font le registre des malformations, l’association qui fait ce registre en Rhône-Alpes vit chaque année avec 200 000 euros, la Région vient de supprimer 100 000 euros, on veut casser le thermomètre parce qu’on ne veut pas voir, on ne veut pas savoir », a-t-il accusé. « On n’a jamais voulu savoir en France, on ne veut pas faire les études épidémiologiques autour des incinérateurs, autour des centrales nucléaires, on ne veut pas le faire sur les pesticides, parce qu’encore une fois on ne veut pas savoir », a-t-il insisté.
Les cas groupés étudiés par Santé publique France ont été observés dans l’Ain (sept naissances entre 2009 et 2014), en Loire-Atlantique (trois naissances entre 2007 et 2008) et en Bretagne (quatre naissances entre 2011 et 2013), à chaque fois dans un périmètre restreint. Ils ont suscité des inquiétudes dans les zones concernées.
Pour mieux repérer les malformations congénitales, Santé publique France souhaite créer une fédération nationale des six registres (Bretagne, Paris, Antilles, Réunion et deux en Auvergne-Rhône-Alpes, dont le Remera (Registre des malformations en Rhône-Alpes), afin de disposer d’une base de données commune.
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