Le bébé est né le 5 janvier et c'est une fille. Sa conception a été réalisée par fécondation in vitro (FIV) et transfert pronucléaire, grâce à l'équipe de Valery Zukin, à la clinique Nadiya de Kiev. La maman du bébé, âgée de 34 ans, n'avait pas de maladie mitochondriale mais essayait d'avoir un enfant depuis une dizaine d'années. Elle avait fait quatre FIV qui s'étaient soldées par des échecs. La fécondation avait lieu à chaque fois, mais l'embryon arrêtait son développement avant d'être implanté dans l'utérus.
Les médecins ukrainiens ont fécondé l'ovocyte de la mère avec les spermatozoïdes de son partenaire et transféré le pronucleus dans l'ovocyte d'une donneuse. L'embryon a été implanté dans l'utérus de la mère, ce qui a donné un bébé dont l'ADN nucléaire (plus de 20.000 gènes) provenait de ses deux parents, alors que l'ADN mitochondrial (37 gènes) venait de la donneuse d'ovocyte. Comme le bébé est une fille, si plus tard elle a des enfants, elle leur transmettra l'ADN mitochondrial de sa "deuxième maman".
En 2015, le Royaume-Uni a autorisé les bébés à trois parents dans des cas où les mitochondries de la mère sont porteuses de graves maladies génétiques. En 2016, un bébé à trois parents est né au Mexique, la mère portait le syndrome de Leigh, une maladie génétique grave.
Mais l'utilisation des bébés à trois parents pour traiter l'infertilité est controversée, car on ne sait pas si la technique est totalement sûre. Les scientifiques s'inquiètent de voir que la méthode est employée dans des cliniques privées, en dehors de toute régulation : en Ukraine comme au Mexique, aucune réglementation n'interdit cette technique. Enfin, la publicité faite autour de cette nouvelle naissance pourrait inciter des parents qui ont des difficultés à procréer à se tourner vers cette technique.
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