La perspective du scrutin de mars 2020 pourrait contraindre le président à modifier une équipe qui manque cruellement de poids lourds.
La rumeur d’un remaniement gouvernemental, c’est un peu comme la marée : ça monte, ça descend… « Ça a bruissé en juillet, ça bruisse moins aujourd’hui », observe une ministre. Les vacances d’été sont passées par là. Elles ont posé un couvercle sur le sujet, qui agitait la majorité au lendemain des élections européennes. « Il y aura sûrement des ajustements à la Toussaint », assurait ainsi un proche du premier ministre, Edouard Philippe, avant la trêve estivale. Matignon se garde aujourd’hui d’alimenter cette chronique à la veille du conseil des ministres de rentrée, mercredi 21 août. L’Elysée, de son côté, feint de s’étonner que l’on puisse poser la question : « Il n’y a rien sur la table de ce type-là. »
Le calendrier va pourtant contraindre l’exécutif à s’y intéresser. La perspective des élections municipales des 15 et 22 mars 2020 pourrait faire bouger quelques lignes, certains ministres ambitionnant d’être candidats. Les noms de Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales, ou de Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics, reviennent ainsi régulièrement comme possibles têtes de liste dans les villes de Vernon (Eure) et de Tourcoing (Nord), où ils ont été maires par le passé. Avant l’été, Edouard Philippe avait demandé à tous les membres de son gouvernement de lui faire connaître rapidement leurs intentions pour permettre de fixer une règle : peut-on être ministre et en même temps candidat ? La réponse n’est toujours pas tranchée.
« Il n’y a pas de règle spécifique pour le moment, assure-t-on dans l’entourage de M. Philippe. Etre sur une liste ou mener une liste, ce n’est pas la même chose. Comme le fait d’être candidat dans une grande ville ou dans une ville de quelques milliers d’habitants. Le sujet sera probablement de nouveau abordé. » L’intéressé lui-même n’a toujours pas écarté l’idée d’être candidat dans son fief du Havre (Seine-Maritime) ou de se poser en recours de la majorité à Paris en cas de crash de la candidature de Benjamin Griveaux.
Castaner ébranlé
A cela s’ajoutent d’autres problèmes plus ou moins épineux. Celui du ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, n’est pas le moins important. Déjà ébranlépar les violences policières commises lors de mobilisations des « gilets jaunes », ou par sa communication hâtive sur la supposée « attaque » par des manifestants de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière, le 1er-Mai, le « premier flic » de France a subi ce que redoute tout locataire de la place Beauvau : un mort en marge d’une intervention policière. Si l’enquête n’a pas encore déterminé quelles sont les responsabilités éventuelles des forces de l’ordre dans la noyade de Steve Maia Caniço le soir de la Fête de la musique à Nantes, le 21 juin, l’épisode a fortement affaibli M. Castaner.
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