L'homme qui a hébergé les auteurs des fusillades du 13 novembre a nié toute complicité. Lui, la religion, "il s'en bat les couilles". Florilège.
Les nombreux interrogatoires de Jawad Bendaoud, 29 ans, à la suite de son arrestation « live » devant les caméras de télévision, le 18 novembre au petit matin, non loin du Fort Chabrol où périront les deux derniers terroristes du 13 novembre à Saint-Denis, confirment tous les témoignages à son sujet. Il n'est pas très malin. Mais cela ne l'a pas empêché de devenir un petit caïd redouté et très violent, ce que ne laisse pas soupçonner son allure de gars mince, au visage fin et barbu sur lequel de grosses lunettes noires détonnent.
Pourtant son casier est long comme le bras. Treize fois condamné : violences conjugales, refus d'obtempérer, usage et trafic de stupéfiants, recel, port d'arme et surtout, homicide involontaire. En 2006, il a dix-neuf ans, et lors d'une banale altercation il tue son meilleur ami. Celui-ci a tenté de s'interposer et prend le coup qu'il portait à son adversaire. Huit ans de prison.
Celui qui a loué son galetas de la rue Corbillon à Hasna Aït Boulahcen et à ses deux compères, Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, auteurs des tueries des terrasses parisiennes, tous tués lors de l'assaut mené au petit matin, est extrait de sa cellule de garde à vue de la DGSI, à Levallois-Perret, à 17 h 15, dix heures après son interpellation, pour un premier interrogatoire. D'autres suivront. Devant les enquêteurs, Jawad est tour à tour arrogant ou effondré, capable aussi de fracasser l'ordinateur du policier qui l'interroge. Florilège et petite précision : Jawad n'est pas l'élégance incarnée.
Moi je fume des joints toute la journée, je baise deux nanas par jour. Pas le temps de faire la prière.
Pour cerner cet étrange personnage et (...)