REPORTAGE - Les habitants de cette commune de la banlieue rouennaise se sont retrouvés en grand nombre sur la place de la mairie où les bougies se sont rapidement allumées...
Saint-Etienne-du-Rouvray mettra du temps à s’en remettre. Pour s’en rendre compte, il suffisait, ce mardi soir, de se rendre sur la place de la mairie et observer les yeux rougis et les regards perdus dans le vide ou écouter les mots qui avaient du mal à sortir.
« A Paris, à Nice… Mais à Saint-Etienne-du-Rouvray ! »
« C’est que ces choses-là, on les voit à Paris, à Munich, à Nice… Mais à Saint-Etienne-du-Rouvray… », lance Hamid sans achever sa phrase. Tout le monde sait de quoi il parle. Quelques heures plutôt, à quelques centaines de mètres de là, deux terroristes ont assassiné Jacques Hamel, le prêtre auxiliaire de la paroisse, et blessé gravement un fidèle avant de trouver la mort sur le parvis de l’église sous les balles des policiers de la BRI.
K-O débout, les habitants de Saint-Etienne-du-Rouvray et des communes environnantes sont peu à peu retournés sur les lieux ce mardi soir. Les bougies se sont rapidement allumées. Pas encore sur le parvis de l’église, toujours barré par un dispositif policier. Mais déjà au pied de l’hôtel de ville ou dans la rue de Paris, « où Jacques Hamel vivait et donnait rendez-vous à ses paroissiens pour préparer les baptêmes ou les mariages », raconte Léonore. Il fallait même prendre son mal à patience pour glisser un mot sur le livre de recueillements mis à la disposition par la mairie. « J’ai rarement vu autant de monde dans le centre-ville », glisse-t-elle. Forcément.
Des habitants de Saint-Etienne-de-Rouvray restés plus tardivement que les autres ce mardi soir. - F. Pouliquen
« Je connaissais un des terroristes »
« C’est dur, c’est dur », répète souvent Maryvone, elle aussi restée plus tardivement que les autres dans la rue de Paris. Parce que « ce crime est abject ». (...)