Marine Le Pen, dont au moins deux proches sont soupçonnés d'avoir occupé des emplois fictifs au Parlement européen, a affirmé vendredi qu'elle refuserait de répondre aux convocations de la police pendant la durée de la campagne présidentielle et jusqu'aux législatives de juin inclus. La présidente du Front national était convoquée mercredi pour être entendue par les enquêteurs, mais elle a refusé de s'y rendre, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources proches de l'enquête.
«Comme pendant les régionales, je ne répondrai pas pendant la campagne électorale. Cette période ne permettant ni la neutralité ni la sérénité nécessaire au fonctionnement correct de la justice», a expliqué vendredi Marine Le Pen. La candidate à la présidentielle, qui caracole en tête des sondages pour le premier tour du 23 avril, était convoquée mercredi pour être entendue en audition libre à l'Office anticorruption de la police judiciaire à Nanterre, près de Paris.
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Le même jour, les deux personnes visées par l'enquête ont été placées en garde à vue. Le garde du corps de Marine Le Pen, Thierry Légier, en est ressorti sans inculpation. Mais la cheffe de cabinet de la candidate frontiste, Catherine Griset, a été inculpée pour recel d'abus de confiance. «Il faut revenir à un usage républicain qui est celui d'une trêve (judiciaire). Que ces auditions aient lieu après les élections» présidentielle d'avril-mai et législatives de juin, a confirmé à l'AFP l'avocat de Marine Le Pen, Me Rodolphe Bosselut, s'étonnant d'une «subite précipitation» des investigations à deux mois du scrutin présidentiel.
Protégée par son immunité de députée européenne, Marine Le Pen ne peut être contrainte pour être entendue ni soumise à aucune mesure coercitive. Il faudrait au préalable que les juges d'instruction fassent une demande de levée d'immunité, qui serait ensuite soumise au Parlement européen ...