En 2020, le chef de l’Etat compte honorer le 130e anniversaire de la naissance du premier président de la Ve République.
Aux grands maux, les grands hommes. Après s’être référé à la figure de Georges Clemenceau lors de la première partie de son quinquennat, se rendant notamment sur la tombe du « Père la victoire » en juin 2018, Emmanuel Macron a décidé, pour la seconde partie de son mandat, de placer ses pas dans ceux d’un autre personnage de l’histoire : le général de Gaulle.
En 2020, le chef de l’Etat compte honorer le 130e anniversaire de la naissance du premier président de la Ve République, le 50e de sa mort et le 80e de l’appel du 18 juin 1940. Il se rendra notamment le 9 novembre à Colombey-les-deux-Eglises (Haute-Marne), la où est enterré le général de Gaulle, et participera aux traditionnelles commémorations du 18 juin au mont Valérien (Hauts-de-Seine).
Plus inattendu, M. Macron devrait également aller à Montcornet (Aisne), où celui qui n’était encore que le colonel Charles de Gaulle avait mené l’unique contre-attaque française lors de la bataille de France. Le 17 mai 1940, à la tête de la 4e division cuirassée et de ses 85 chars, l’officier de 49 ans avait tenté de repousser l’avancée de la 10e Panzerdivision allemande. Une bataille finalement perdue mais lors de laquelle le futur chef de l’Etat avait « forgé [s]a résolution », comme il l’a confié vingt-trois ans plus tard à Alain Peyrefitte.
« Célébrer l’esprit de résistance, l’esprit de la République et l’esprit de la Nation »
A travers ces hommages, M. Macron entend « célébrer l’esprit de résistance, l’esprit de la République et l’esprit de la Nation », explique-t-on à l’Elysée. Selon son entourage, le chef de l’Etat s’est replongé ces derniers mois dans l’histoire du Général. Il aurait notamment fait de l’ouvrage De Gaulle à Matignon (Fayard, 2012), sixième volume de L’Histoire de la IVe République écrite par Georgette Elgey, son livre de chevet. « Il y puise l’inspiration sur comment un homme d’Etat peut se servir d’événements dramatiques pour redresser la nation », souffle un conseiller.
Dans cet ouvrage, sous-titré La République des tourmentes, l’historienne décédée en octobre décrit les six derniers mois de la IVe République, au cours desquels le général de Gaulle avait pris plus d’une ordonnance par jour, menant au pas de charge la réforme de la Constitution, envoûtant les partis politiques et mystifiant les militaires qui l’avaient porté au pouvoir et à qui il allait bientôt enlever l’Algérie.
« Emmanuel Macron est un politique qui se nourrit de références, décrypte un proche du président. Il a la certitude d’être dans un moment très fort de l’histoire du pays, où des gens font sécession. C’est pourquoi il essaie de revenir, sur le temps long, à une mémoire qui soit porteuse d’un récit national. » En la matière, difficile de trouver mieux que l’homme du 18 juin.
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