Ecrasée de chagrin au lendemain d'attaques contre deux mosquées qui ont fait au moins 16 morts, la communauté chite de Kaboul dénonce un gouvernement incapable d'assurer sa sécurité en ces célébrations d'Achoura, principale commémoration annuelle du calendrier chiite.
Un homme qui a perdu son père dans la première fusillade s'accroche en pleurant mercredi, aux premières heures du jour, aux grilles closes de la mosquée de Karte Sakhi: de nombreux corps dont celui d'un enfant au moins ont été sortis du lieu de culte dans la nuit et des dizaines de blessés évacués vers l'hôpital le plus proche, dont beaucoup de femmes et de fillettes.
"Tout le monde hurlait de terreur, quelques hommes ont réussi à s'enfuir mais je n'ai pas vu une seule femme capable de sortir de là" confie Sayed Solaiman, un jeune homme enroulé dans un foulard vert, la couleur de l'islam.
D'après un bilan mis à jour à la mi-journée par le ministère de l'Intérieur, "16 civils ont perdu la vie dont trois femmes et deux enfants et 54 ont été blessés dont 26 femmes" dans deux attaques survenues simultanément.
La Mission de l'Onu en Afghanistant (Manua) a pour sa part évoqué "18 morts et plus de 50 blessés" dans "un attentat".
Selon le porte-parole du ministère Sediq Sediqqi, la première attaque a été perpétrée par "un assasillant déguisé en militaire qui a ouvert le feu" sur les pélerins. "Au même moment un second homme pénétrait dans une mosquée proche, à Karte Char, prenant des otages".
Dans les deux cas les agresseurs ont été abattus par les forces spéciales et les otages libérés, a-t-il précisé, sans distinguer les bilans de chacune des attaques.