VIDÉO - «Une mauvaise décision n'est pas une négligence pénale», a estimé jeudi le procureur général, Jean-Claude Marin. La défense plaidera également la relaxe vendredi matin. La décision est attendue lundi.
Le parquet, autorité de poursuite, a pour mission naturelle de soutenir l'accusation. Il arrive - rarement - qu'il y renonce. Lorsque cela se produit, c'est un peu comme un moteur conçu pour aller de l'avant qui enclenche la marche arrière: la machine progresse selon une trajectoire inattendue et le bruit du réquisitoire est bizarre.
Le procureur général Jean-Claude Marin et l'avocat général Philippe Lagauche ont estimé jeudi, devant la Cour de justice de la République (CJR), que Christine Lagarde n'avait commis aucune négligence pénalement répréhensible dans l'imbroglio de l'arbitrage Tapie-Adidas. Position cohérente: le parquet avait naguère requis un non-lieu par écrit. M. Marin commence par mettre en garde la CJR, forcée, dans ce «dossier atypique, cas de figure sans précédent», d'«évoluer sur la frêle limite entre le politique et le judiciaire». Comment la cour pourrait-elle «déterminer les diligences qu'on attend d'un ministre dans l'exercice de ses fonctions»?
Le placide Philippe Lagauche part à l'assaut du dossier tel un bûcheron surentraîné dans une forêt de bouleaux. Un à un, il abat les arbres accusatoires plantés par la commission de renvoi. Selon lui, l'arbitrage approuvé fin 2007 par Mme Lagarde était une option légale et acceptable pour mettre un terme à une interminable et coûteuse guérilla judiciaire. «Les services proposent, le ministre dispose», remarque le magistrat en référence aux notes hostiles à l'arbitrage rédigées dans un service de Bercy. Relayant M. Marin, il soutient qu'il est «difficile pour le juge de dire quels avis un ministre doit prendre, ou suivre». En creux, le parquet cingle le directeur de cabinet, Stéphane Richard, fort cachottier sur ce dossier avec sa (...) Lire la suite sur Figaro.fr