Proche de Mélenchon, le jeune coordinateur de La France insoumise se veut consensuel face aux tensions dans son parti.
Il est jeune et ambitieux. Parfois trop sérieux. Adrien Quatennens, 29 ans, est le nouvel homme fort de La France insoumise (LFI), depuis qu’il en est devenu coordinateur, soit le dirigeant de fait du mouvement populiste de gauche, prenant la suite de Manuel Bompard, élu au Parlement européen.
Il a désormais une lourde tâche : celle de pacifier une organisation traversée de nombreuses tensions stratégiques et personnelles. Mais aussi de faire une sorte d’intérim, d’incarner « l’insoumission » alors que le fondateur, Jean-Luc Mélenchon, entend prendre du champ et partir un certain temps en Amérique latine. Il sera donc au centre des universités d’été de son mouvement qui se réuniront à Toulouse, fin août. Rien qui pourrait faire douter le jeune parlementaire, qui tente d’alterner confiance en soi et modestie.
« Je n’ai ni attendu ni cherché l’attention médiatique, confie-t-il autour d’un café, attablé à une terrasse d’une brasserie de la gare du Nord, en bas du siège de La France insoumise (LFI). Je suis un jeune de moins de trente ans, rouquin, avec la coupe en brosse et qui taille le verbe correctement. Ça peut intéresser. J’ai encore beaucoup à apprendre et beaucoup d’axes de progrès. »
« Talent précoce »
En sport, on dirait d’Adrien Quatennens qu’il est « un talent précoce ». A peine élu député du Nord en 2017 aux côtés d’un autre jeune nordiste, Ugo Bernalicis, il se fait remarquer par des interventions ciselées, ne se laissant pas impressionner par les ministres du gouvernement d’Edouard Philippe.
Anecdote connue : sa première intervention à la tribune de l’Assemblée nationale, il la prépare seul, chez lui, en se servant de sa table à repasser comme d’un pupitre. « Je ne fais pas de media training. J’étais soucieux de décloisonner, de dépasser l’Assemblée et de faire connaître nos débats en dehors de l’Hémicycle », précise-t-il.
M. Quatennens, sabra de la mélenchonie, est issu d’un milieu qui n’est « pas militant ». Et si l’on remonte la généalogie politique familiale, on trouverait plutôt des racines de droite, tendance « gaulliste sociale ». Le père a commencé électricien chez EDF avant de gravir un à un les échelons jusqu’à devenir cadre. Il s’est mis à la politique récemment, grâce à son fils. La mère est, quant à elle, employée dans une boutique d’optique.
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